L’hôpital de Kyeshero, situé à Goma, capitale du Nord-Kivu, a pris des mesures strictes depuis le 1er mars pour garantir la sécurité de son personnel, des malades et des garde-malades. Ces décisions, énoncées dans un communiqué consulté le 6 mars dernier, interviennent dans un contexte de crise sécuritaire accrue dans la région.
Selon ce communiqué, ces nouvelles règles incluent l’identification rigoureuse des patients déjà hospitalisés et de leurs accompagnants, ainsi que des nouveaux malades avant toute admission. De surcroît, les membres du personnel soignant doivent désormais porter leur blouson de service en permanence et disposer de leur carte professionnelle en tout temps. En outre, le strict respect des horaires de visite et de travail a été exigé pour renforcer l’organisation générale au sein de l’hôpital.
Les responsables de l’hôpital justifient ces initiatives par la volonté d’améliorer la prise en charge et la sécurité des nombreux patients qui y viennent pour se faire soigner. Cependant, des voix locales murmurent que ces mesures seraient une réponse directe aux récents incidents troublants impliquant des hommes armés identifiés comme appartenant aux rebelles du M23. Ces individus auraient envahi d’autres hôpitaux de la ville – Heal Africa, CBCA Ndosho et CBCA Virunga – enlevant patients, blessés, garde-malades et même des membres du personnel soignant.
Depuis plus d’un mois, la ville de Goma est sous l’emprise des forces du M23, ce qui crée un climat d’insécurité palpable. La présence de ces groupes armés dans la ville volcanique a exacerbé les tensions et contraint les institutions de santé, telles que l’hôpital de Kyeshero, à adopter des mesures sécuritaires drastiques. Derrière ces décisions se cache donc une réalité plus sombre de violence et de peur omniprésente pour les habitants de Goma.
Ces événements soulignent la difficulté d’assurer des soins dans un tel environnement de conflit armé. La communauté médicale, souvent perçue comme un sanctuaire d’espoir et de guérison, devient malgré elle une cible dans ce chaos. Il est impératif que des solutions soient trouvées pour restaurer la tranquillité et protéger les lieux de soins dans une région déjà lourdement affectée par des crises humanitaires. L’hôpital de Kyeshero fait ainsi figure de résistant, adaptant ses protocoles pour s’ériger en rempart face à une instabilité croissante.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net