L’est de la République démocratique du Congo est une fois de plus sous l’emprise d’une violence insupportable. Les récents enlèvements de patients hospitalisés par le groupe rebelle M23 sont venus confirmer l’impunité et la brutalité qui caractérisent ce conflit prolongé. Ces actes, survenus dans la nuit du 28 février à Goma, ont suscité une indignation mondiale, notamment de la part des États-Unis à travers leur ambassadrice en RDC, Lucy Tamlyn.
Dans une prise de parole incisive sur son compte X, Lucy Tamlyn a dénoncé ce qu’elle qualifie de ‘mépris pour la paix’ de la part du M23. Elle souligne que ‘les dénégations du M23 n’ont aucune crédibilité’ et insiste : ce groupe armé doit être tenu responsable de ses multiples violations des droits humains. Cet appel à la responsabilité fait écho à celui du secrétaire d’État Marco Rubio, qui, lors d’un échange avec le Président Congolais, a une nouvelle fois mis l’accent sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat pour rétablir la souveraineté du pays.
Les faits, quant à eux, sont glaçants : selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, au moins 130 hommes blessés ou malades ont été arrachés de leur lit dans l’hôpital CBCA Ndosho et à Heal Africa. Ils auraient été accusés, sans preuve, d’être des soldats de l’armée congolaise ou des membres de milices pro-gouvernementales. Ces enlèvements, exécutés lors de raids coordonnés, ont laissé familles et communautés dans l’effroi.
L’ONU, dans un communiqué daté du 3 mars, s’est dite gravement préoccupée pour la sécurité et le bien-être des otages. Elle a également réaffirmé l’importance du respect du droit international humanitaire qui exige que les blessés et malades reçoivent des soins sans discrimination. En soustrayant ces patients à leur traitement, le M23 viole non seulement les normes les plus fondamentales mais compromet aussi la dignité humaine.
Face à cette situation désastreuse, la pression internationale monte pour que les rebelles libèrent immédiatement les patients enlevés et cessent toute ingérence dans les structures hospitalières. “Les hôpitaux doivent être respectés et protégés en toutes circonstances”, a martelé le Haut-Commissariat. Mais sur le terrain, les habitants de Goma continuent de vivre dans une angoisse permanente à chaque nuit tombée.
Cette tragédie témoigne une fois encore des défis immenses auxquels fait face le processus de pacification dans la région. Alors même que des voix internationales s’élèvent pour demander une cessation des hostilités, la population locale continue de payer le prix fort, victime d’un conflit où l’humanité semble chaque jour davantage sacrifiée sur l’autel de la violence.
Reste à voir si les appels à la responsabilité et les pressions internationales réussiront à contraindre le M23 et ses soutiens présumés à cesser leurs exactions. Une chose est sûre : le silence ou l’inaction ne sont plus des options acceptables dans cette crise qui n’a que trop duré.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
