Un drame s’est déroulé dans la nuit du dimanche à lundi sur la route Mbau-Kamango, précisément au point kilométrique 18 dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. Un civil a perdu la vie, alors qu’il tentait de signaler la présence des rebelles ADF à proximité. Cette alerte aurait bouleversé les plans des assaillants qui, furieux, ont incendié une dizaine de maisons avant de disparaître dans la direction du parc national des Virunga. Selon les propos recueillis auprès d’un chef de village, ayant requis l’anonymat, la victime, un habitant de la cité d’Oicha, a été tuée en raison de son rôle supposé de “témoin gênant” alertant la communauté. Son décès a été suivi d’un exode des résidents. Certains ont fui vers le point kilométrique 20, d’autres vers Mbau. Lundi matin, les traces de cette attaque étaient visibles : maisons calcinées, village déserté et une population en plein désarroi. C’est dans ce contexte tendu que Georges Kivaya, président de la société civile de Beni-Mbau, a lancé un appel pressant aux autorités militaires pour renforcer la sécurité sur cette route stratégique reliant la République démocratique du Congo à l’Ouganda. Selon lui, la recrudescence des attaques constitue une sérieuse menace pour la population et souligne l’urgence d’une vigilance accrue. Cette route, ouverte il y a quelques années grâce aux efforts du génie militaire congolais, est vitalement importante pour les échanges et le transport. Cependant, elle est devenue l’épicentre d’un activisme persistant des ADF. Ces derniers tendent fréquemment des embuscades et lancent des assauts sur les villages environnants. Bien que des opérations militaires entre 2022 et 2024 aient temporairement dissuadé l’ennemi, les récents événements démontrent une résurgence inquiétante de leur activisme. La situation sécuritaire instable inquiète profondément, d’autant plus que cette voie est également en proie à un délabrement avancé, ajoutant un fardeau supplémentaire aux habitants déjà frappés par l’insécurité. L’appel au secours de Georges Kivaya reflète le cri d’une population excédée par les violences et l’abandon ressenti. Ces événements tragiques posent une fois de plus la question urgente de la pérennité des opérations militaires et des actions sociales visant à stabiliser une région en proie à l’instabilité chronique. Alors que les habitants de Beni tentent de reconstruire leurs vies après cette attaque, l’attention se porte désormais sur les autorités compétentes pour garantir une réponse concrète face à cette résurgence des violences dans la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
