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Remise des FDLR au Rwanda par le M23: manipulation ou vraie traque?

Samedi dernier, un épisode marquant s’est déroulé à la frontière entre Goma (RDC) et Gisenyi (Rwanda). Le M23, mouvement armé actif dans l’est de la République démocratique du Congo, a remis 20 combattants présumés des FDLR aux autorités rwandaises. Parmi eux, figuraient des personnalités de grande envergure, comme le général Ezéchiel Gakwerere, accusé de participation au génocide des Tutsis en 1994, et le commandant Gilbert Ndayambaje, condamné en 2018 pour crimes contre l’humanité. Cet événement illustre des tensions persistantes et complexes dans la région.

Le M23, qui contrôle actuellement des villes stratégiques telles que Goma et Bukavu, poursuit ce qu’il décrit comme une “traque” des FDLR, ces forces armées fondées par d’anciens responsables hutus rwandais. Selon Kigali, la présence de cette milice est souvent utilisée comme justification de son intervention dans l’est de la RDC. Cependant, cette remise de responsables des FDLR ne se fait pas sans controverse. Les Forces armées de la RDC (FARDC) dénoncent fermement cette opération, la qualifiant de manœuvre délibérée pour discréditer leur rôle dans la région.

Dans une déclaration cinglante, le porte-parole des FARDC a révélé que certains des combattants remis au Rwanda étaient d’ores et déjà détenus sur le territoire rwandais bien avant cette opération. Ces révélations pointent du doigt une mise en scène orchestrée pour légitimer l’implication du Rwanda dans la crise congolaise. Les FARDC accablent également le Rwanda de graves accusations, comme l’exécution sommaire de militaires congolais blessés, des actes qu’elle qualifie de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Cette escalade rhétorique traduit une méfiance croissante entre les deux nations et complique davantage toute tentative de stabilisation durable.

Le contexte sécuritaire dans l’est de la RDC demeure extrêmement fragile, aggravé par des querelles politiques et des acteurs armés multiples. Le M23, souvent pointé du doigt comme le bras armé du Rwanda, vise un contrôle accru du territoire congolais malgré des condamnations internationales. Parallèlement, les FDLR, désormais réduites à un rôle prétexte, restent un sujet sensible mobilisé par toutes les parties pour justifier leurs agendas respectifs. La population civile, quant à elle, continue de payer un lourd tribut à ce conflit interminable, dans une région où les espoirs de paix s’amenuisent chaque jour.

La communauté internationale semble paralysée face à ce jeu complexe d’accusations croisées et de manipulation stratégique. Si ce conflit expose les fragilités structurelles de la région, il met également en lumière l’urgence d’une intervention diplomatique décisive. Mais jusqu’où peut-on espérer une résolution durable quand les griefs historiques et les intérêts géopolitiques continuent de s’entrecroiser dans une spirale de méfiance ? L’est de la RDC reste, pour l’instant, un champ de bataille où les souffrances humaines rivalisent avec les stratégies politiques dans une crise toujours plus intenable.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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