Goma, ville martyre à l’Est de la République Démocratique du Congo, a encore été le théâtre d’une tragédie effroyable dans la nuit du 28 février au 1er mars dernier. Des hommes armés, identifiés comme des membres du groupe rebelle M23, ont fait irruption dans l’hôpital Heal Africa, semant la terreur dans cet établissement médical pourtant dédié à la sauvegarde de la vie humaine. Que s’est-il passé exactement ? Quels défis ce drame pose-t-il au respect du droit international humanitaire en RDC ?
Selon des témoins, ces rebelles armés, ayant probablement ciblé cet établissement hospitalier à cause de la présence de blessés de guerre, sont restés sur les lieux pendant près de cinq heures, entre 23h30 et 3h du matin. Visiblement en quête de blessés par balle – présumés être des militaires blessés lors des récentes confrontations – ils ont bouleversé la quiétude de l’hôpital en tirant des coups de feu et en malmenant patients et personnel soignant. Certains blessés, ainsi que leurs accompagnateurs, ont été emmenés sous la menace, dans une violation flagrante des droits humains fondamentaux.
La peur générée par ce raid a été palpable non seulement parmi les malades, mais aussi au sein du personnel médical de l’hôpital Heal Africa, pourtant habitué à opérer dans un contexte souvent tendu. Des témoignages collectionnés sur place indiquent que les coups de feu ont retenti, paniquant davantage les occupants. Les assaillants ont agi avec brutalité, n’hésitant pas à forcer certains patients hors des chambres d’hôpital. Une insulte à l’idée même de sanctuaire qu’un hôpital devrait représenter, surtout en temps de conflit.
Cet acte inadmissible vient rappeler avec acuité les préoccupations sur la protection des institutions médicales en zone de conflit, garanties pourtant par le droit international humanitaire, notamment les Conventions de Genève. Comment un groupe armé peut-il ignorer de telles règles ? Plus grave encore, dans un pays où la population civile subit déjà énormément les affres des violences armées, cet incident ne montre-t-il pas un mépris total pour les principes d’humanité et de neutralité ?
Au-delà de l’émoi suscité à Goma et ailleurs, cet épisode questionne également les autorités nationales et les organisations internationales actives en RDC. Que faut-il encore pour que les hôpitaux soient effectivement protégés des agressions en temps de crise ? Aujourd’hui, la population de Goma exige des réponses et des actions rapides pour renforcer la sécurité dans des lieux aussi cruciaux.
Alors que les discussions continuent autour de cet incident tragique, la ville de Goma s’interroge sur l’avenir. Peut-on espérer le retour d’un véritable État de droit dans une zone trop souvent livrée au chaos ? Une question aux résonances internationales, alors que le monde entier suit de près les événements dans cette partie de l’Afrique centrale emblématique de défis humanitaires d’envergure.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
