La Première ministre de la République Démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, a lancé un appel solennel à l’ensemble des membres de son gouvernement pour qu’ils assument pleinement leurs responsabilités face à une crise sécuritaire et humanitaire exacerbé dans l’Est du pays. Lors de la 33e réunion du Conseil des ministres, tenue vendredi 28 février 2025, elle a exhorté ses collaborateurs à renforcer leur action pour répondre efficacement aux attentes pressantes de la population congolaise.
Dans son discours, la cheffe du gouvernement a insisté sur l’urgence qui prévaut actuellement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, continue de provoquer d’importants déplacements de population et des souffrances infinies pour les habitants. Elle a déclaré : “Les défis qui se dressent devant nous doivent nous interpeller, nous inciter à redoubler d’ardeurs dans l’atteinte des objectifs du programme d’actions du gouvernement issu de la vision du Président de la République, Chef de l’État, notamment en matière de sécurité, d’infrastructures et d’amélioration du pouvoir d’achat de la population.”
En marge de cet appel, elle a également réitéré l’importance cruciale de respecter la législation en matière financière et budgétaire, qualifiée de levier essentiel à une gouvernance efficace. Elle a précisé que le respect strict des instruments juridiques et des procédures administratives budgétaires demeurent incontournables pour garantir une gestion adéquate des fonds publics.
Sur le plan international, une lueur d’espoir est apparue avec les récentes décisions prises lors du sommet conjoint de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC), tenu à Dar-es-Salaam, en Tanzanie. Les dirigeants de ces blocs sous-régionaux ont pris une série de mesures destinées à désamorcer la crise dans l’Est de la RDC. Parmi ces résolutions figurent la cessation immédiate des hostilités, la réouverture de l’aéroport de Goma et d’importantes voies d’approvisionnement pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et d’assurer l’évacuation des blessés et des dépouilles des militaires tombés au front.
Néanmoins, des défis subsistent. Les résolutions annoncées tardent souvent à trouver une application concrète sur le terrain. Par exemple, la réunion ministérielle prévue à Harare, au Zimbabwe, a été reportée à une date encore inconnue. Ces retards dans l’application des décisions compromettent l’efficacité des mesures et plongent davantage la région dans l’incertitude.
La RDC, malgré les nombreuses interpellations de la communauté internationale, continue de voir sa crise s’intensifier. La situation interpelle à la fois les autorités congolaises et les partenaires régionaux pour une action plus résolue et immédiate. Comment peut-on espérer une véritable sortie de crise si les mesures initiées peinent à être effectives ? Le peuple congolais, particulièrement dans l’Est du pays, attend des résultats de ces sommets et appels à responsabilité. Le moment est-il enfin venu de voir les promesses se transformer en actions concrètes ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd