La ville de Tchomia-Centre, située à 65 kilomètres au sud-est de Bunia, dans le territoire de Djugu (Ituri), retrouve peu à peu son calme après des jours marqués par des affrontements armés. Ce vendredi 28 février au matin, un semblant de normalité a repris ses droits. Ces récents événements rappellent cependant la fragilité de la stabilité dans cette région de l’est de la République démocratique du Congo, profondément marquée par les activités des groupes armés.
Les tensions avaient atteint leur comble jeudi, à la suite d’affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les miliciens du groupe armé Zaïre à environ 7 kilomètres de Tchomia. Des coups de feu tirés par les FARDC avaient semé une psychose au sein de la population, forçant notamment la fermeture des écoles et des commerces. Les habitants s’étaient alors précipités vers des zones jugées plus sûres, comme Kasenyi et le site des déplacés de Nyamusasi. De même, des véhicules de transport de marchandises ont quitté le port de Tchomia pour se rendre dans des localités plus sécurisées.
Ce matin, la vie économique et scolaire se remet lentement en marche. Des commerçants ont rouvert leurs boutiques, le marché local a accueilli les premiers clients, et certaines écoles ont timidement rouvert leurs portes. Cet essor fragile est toutefois sous haute vigilance.
Selon le porte-parole de l’armée en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, les forces loyalistes ont réussi à repousser les miliciens de Zaïre hors des localités environnantes, incluant Nyamamba et les zones proches de Tchomia. Il a affirmé que les FARDC avaient neutralisé plusieurs miliciens au cours des affrontements, bien qu’un soldat ait également perdu la vie dans ces opérations. “La situation est sous contrôle”, déclare-t-il, en appelant les habitants à la vigilance et à collaborer activement avec les forces de sécurité pour identifier et dénoncer toute menace potentielle.
Ces événements posent une fois de plus la question de la pérennité de la paix en Ituri. La région, en proie à des affrontements récurrents, demeure sous l’emprise des groupes armés, ce qui complique les efforts de sécurisation et entache le quotidien des populations locales. La reprise des activités à Tchomia illustre la résilience des habitants, mais elle souligne également l’urgence de solutions durables pour garantir une paix réelle et effective.
En Ituri, où foyers de tensions et déplacements massifs de populations sont des réalités récurrentes, les appels au calme des autorités peinent parfois à dissiper les incertitudes. Cependant, avec la reprise progressive des activités à Tchomia, un pas en avant semble avoir été franchi, même si la vigilance reste de mise.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net