En séjour dans la ville meurtrie de Beni, au Nord-Kivu, Jean-Pierre Lacroix, chef des opérations de paix des Nations unies, a rappelé avec fermeté le principe fondamental du respect de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo (RDC). Ce message prend une résonance particulière dans un contexte où des rebelles, notamment ceux de l’AFC de Corneille Nangaa et du M23, soutenus par le Rwanda, continuent de semer la désolation dans plusieurs localités congolaises.
Confronté à une situation sécuritaire gravement détériorée, M. Lacroix a insisté sur l’urgence d’appliquer la résolution 2773 du Conseil de sécurité, adoptée en janvier dernier. Cette résolution exige la fin des offensives et le retrait immédiat des troupes rwandaises des provinces du Nord et du Sud-Kivu. Ce rappel intervient alors que le conflit semble loin de trouver une issue pacifique, plongeant des milliers de civils dans une souffrance indescriptible.
Durant sa visite à Beni, M. Lacroix a rencontré les autorités provinciales, le nouveau commandant de la Force et les casques bleus de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO) déployés dans la région. Ces échanges visent à renforcer les mécanismes de coordination et à consolider les efforts sur le terrain pour ramener la stabilité dans cette partie du pays.
Par ailleurs, la situation humanitaire ne cesse de s’aggraver. Selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 60 000 civils congolais ont fui leurs foyers en l’espace de deux semaines. Ces hommes, femmes et enfants, fuyant la violence, ont rejoint le Burundi, certains ayant parcouru des centaines de kilomètres à pied dans une quête désespérée de sécurité. Une migration massive qui alourdit un peu plus le bilan tragique de ce conflit.
Jean-Pierre Lacroix poursuit son périple. Ce samedi, il prévoit de se rendre à Entebbe, en Ouganda, pour des échanges stratégiques avec ses collègues de la MONUSCO et d’autres agences onusiennes. Ces équipes avaient été déplacées depuis Goma après la chute de la ville en janvier dernier aux mains des rebelles du M23. Cette étape souligne les défis logistiques auxquels la communauté internationale est confrontée dans sa mission de stabilisation et de soutien à la RDC.
La question demeure : combien de temps encore faudra-t-il pour qu’une solution durable soit trouvée à cette crise sécuritaire persistante ? Les populations, prises en tenaille entre l’insécurité et le déplacement, appellent de tous leurs vœux une action décisive et rapide.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
