Aucun parent ne devrait avoir à vivre une telle tragédie. Dans la nuit de vendredi à samedi, le bateau dénommé “Maajabu ya Mungu” a sombré dans les eaux du lac Tanganyika, emportant avec lui les vies de quatre enfants innocents. Le drame s’est produit au large du village de Kimomo, à environ 30 km de Kalemie, alors que l’embarcation effectuait sa traversée depuis Baraka, dans le Sud-Kivu, en direction de Kalemie, dans le Tanganyika.
D’après les premiers témoignages recueillis sur place, le bateau aurait heurté une grosse pierre immergée dans les eaux. Cependant, la surcharge semble aussi être un facteur déterminant responsable de ce funeste accident, selon plusieurs sources locales. Cet incident met une fois de plus en lumière l’insécurité récurrente sur les voies navigables congolaises et les défis auxquels sont confrontés les passagers, souvent transportés dans des conditions précaires.
Nathan Mugisho, président du mouvement citoyen “Parlement débout sans tabou”, qui se trouve actuellement sur les lieux, a livré un témoignage poignant sur la situation : “Il y a des familles qui pleurent parce qu’elles ne parviennent pas à retrouver leurs frères et sœurs. Une douleur indescriptible habite les visages ici, à Kimomo. Nous avons initié des contributions et sollicité l’aide des pêcheurs volontaires pour retrouver les corps qui restent introuvables jusqu’à présent.”
Parmi les passagers s’entassaient des déplacés du Nord et du Sud-Kivu, fuyant les violences incessantes qui ensanglantent leurs villages. Des militaires blessés faisaient également partie du voyage. Ce naufrage vient cruellement rappeler la double peine qui touche ces populations vulnérables : contraintes de fuir des conflits armés, elles se retrouvent exposées à de nouveaux dangers lors de leurs déplacements forcés.
Pour l’heure, aucune déclaration officielle n’a encore été formulée par les autorités provinciales du Tanganyika. Ce silence assourdissant interroge et laisse la population locale désemparée face à cette tragédie. L’appel à des mesures urgentes et tangibles pour sécuriser les trajets sur le lac Tanganyika se fait de plus en plus pressant.
Alors que les corps des victimes restent introuvables, la douleur des familles, elle, est bien palpable. Ce drame met également en lumière une question capitale : combien d’autres vies devront être perdues avant que des actions concrètes ne soient entreprises pour garantir la sécurité sur ces voies maritimes vitales ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
