La quiétude semble regagner progressivement Tchomia-Centre, une localité située à 65 kilomètres de Bunia, sur les rives du lac Albert, en Ituri. Après une journée marquée par une paralysie totale des activités due à des affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et le groupe armé Zaïre, l’optimisme renaît dans ce centre nerveux du commerce local. Vendredi matin, les habitants ont retrouvé leurs repères au marché, dans les boutiques, et certaines écoles ont également rouvert leurs portes.
Ce retour au calme intervient après une psychose généralisée provoquée par des tirs de sommation entendus jeudi. Ces coups de feu, émis par des militaires des FARDC en route vers le front de Nyamamba, à environ 7 kilomètres de Tchomia, avaient semé la panique. Les salles de classe avaient été désertées par des élèves, et bon nombre de résidents s’étaient réfugiés dans des zones perçues comme plus sûres, notamment à Kasenyi et dans le site des déplacés de Nyamusasi. Par ailleurs, des véhicules transportant des marchandises, stationnés au port de Tchomia, avaient également quitté les lieux pour prendre la direction de Kasenyi.
Selon les déclarations du porte-parole des FARDC en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, les forces loyalistes contrôlent désormais la situation. Elles ont repoussé les miliciens du groupe Zaïre hors de Nyamamba et des environs de Tchomia, affichant leur détermination à rétablir la paix dans cette région stratégique. Le porte-parole a dressé un premier bilan des affrontements : plusieurs miliciens neutralisés, contre la perte tragique d’un militaire. Cependant, il insiste sur la nécessité de maintenir la vigilance et appelle les populations locales à collaborer avec les forces de sécurité en signalant tout individu ou activité suspecte pouvant représenter une menace pour la stabilité de la région.
Cette montée de violence n’est malheureusement pas un événement isolé dans le territoire de Djugu. Cette région de l’Ituri est en proie à des conflits armés récurrents qui perturbent le quotidien de ses habitants et sapent les efforts de développement local. Les récents événements renforcent une fois de plus la nécessité d’initiatives concrètes pour parvenir à une paix durable, notamment avec un accent mis sur la sécurité communautaire et la lutte contre les groupes armés. Le rôle des FARDC en tant que gardiens de cette paix reste crucial.
Pour les habitants de Tchomia, ce vendredi est un jour d’espérance, mais aussi de prudence. Tandis que la vie reprend son cours, l’ombre des rivalités armées plane encore, rappelant à tous que la reconstruction de la paix est un processus aussi fragile qu’essentiel.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
