Dans une région marquée par une instabilité chronique, le territoire de Djugu en Ituri est à nouveau le théâtre de violences meurtrières. Du 24 au 27 février, six militaires ont tragiquement perdu leur vie au cours de combats opposant les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux miliciens du groupe armé Zaïre. À Masumbuko, ces affrontements ont également fait trois blessés parmi les troupes, les agresseurs s’emparant d’armes et de munitions des forces loyalistes.
La dernière attaque attribuée à ce groupe remonte au 26 février. À Nyamamba, dans la plaine du lac Albert, deux militaires y ont trouvé la mort tandis qu’un policier a été brièvement retenu en otage avant d’être relâché quelques heures plus tard. Ce climat d’insécurité croissante fait redouter une escalade de la violence dans cette région déjà fragilisée.
Face à cette situation, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des FARDC en Ituri, a annoncé un renforcement significatif des effectifs militaires sur place. « Les ennemis de la paix s’attaquent à l’armée et nous allons continuer à les pourchasser. Le groupe armé Zaïre a attaqué notre position à Nyamamba et nous, nous allons le désarmer pour ramener l’autorité de l’État là où elle est menacée, sécuriser les populations et leurs biens », a-t-il déclaré avec fermeté.
Selon les autorités militaires, ces opérations de riposte ont permis d’infliger des pertes sévères aux assaillants. Une quarantaine d’armes ont été récupérées lors de ces actions, un signal clair de la détermination des FARDC à rétablir l’autorité de l’État dans les zones sous influence des groupes armés. Néanmoins, les attaques ciblant les forces de défense et de sécurité semblent se multiplier dans cette entité territoriale, plongeant les habitants dans une peur constante et renforçant les incertitudes quant à leurs conditions de vie futures.
Dans un autre incident survenu le 24 février, un agent des services de renseignement a été enlevé dans le village de Gobi avant d’être libéré en échange d’une rançon. Cette prise d’otage met une fois de plus en lumière la vulnérabilité des institutions et de leurs représentants dans une région en proie à l’insécurité généralisée.
La lutte contre les groupes armés en Ituri reste un défi majeur pour les FARDC, qui doivent à la fois protéger les populations innocentes et neutraliser les poches de résistance. La question qui se pose est la suivante : combien de temps encore les habitants de cette région devront-ils attendre pour goûter à une paix durable ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net