Après des semaines marquées par des conditions de vie éprouvantes, plus de 20 000 personnes déplacées ont commencé à retourner volontairement dans leurs territoires d’origine, Kalehe et Kabare, dans la province du Sud-Kivu. Ces familles, qui avaient fui vers l’île d’Idjwi pour échapper aux affrontements meurtriers opposant les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont décidé de rentrer chez elles en quête de meilleures conditions de vie.
Selon des sources locales, le séjour sur l’île d’Idjwi, perçue comme un refuge temporaire, s’est avéré intenable pour ces déplacés. En effet, beaucoup ont vécu deux semaines sans aucune assistance humanitaire, dans des conditions qui mettent à nu les défis logistiques auxquels fait face la région en terme d’accueil des victimes de conflits militaires. Ce retour, qui s’effectue progressivement, marque une étape significative dans un contexte socio-politique tendu.
Les familles quittent l’île grâce à des embarcations motorisées et regagnent principalement les groupements de Mbinga Nord et Sud dans le territoire de Kalehe, tandis que d’autres rejoignent Katana, au nord de Kabare. Toutefois, les associations locales tirent la sonnette d’alarme, s’inquiétant des risques liés à la surcharge des embarcations. Dans une région déjà endeuillée à de multiples reprises par des drames sur le lac Kivu, ils recommandent la prudence pour éviter de nouvelles tragédies.
Ces déplacements massifs font écho à une crise humanitaire sous-jacente. Les affrontements entre l’armée congolaise et le M23, largement dénoncés pour les incursions présumées soutenues par le Rwanda, continuent de ravager le quotidien des habitants du Sud-Kivu. Ces populations déracinées témoignent de la gravité de la situation sécuritaire qui sévit dans l’Est de la République démocratique du Congo, où les conflits armés ont longtemps empêché toute stabilité durable.
Alors que ce retour progressif incarne une lueur d’espoir pour ces survivants, les défis restent immenses. Comment reconstruire après avoir tout perdu? Quel avenir pour les sinistrés dans une région encore très instable? Ces questions restent ouvertes, mais une chose est certaine : le besoin d’une sécurité renforcée et d’une assistance humanitaire proactive demeure impératif. Espérons que cette crise attire une attention renouvelée sur l’urgence de consolider la paix dans la région.
Le Sud-Kivu continue d’être le théâtre des défis humanitaires parmi les plus complexes du continent africain, rappelant, encore une fois, la nécessité d’une mobilisation à la fois nationale et internationale pour garantir la sécurité et la dignité des populations civiles touchées.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
