Dans une région déjà éprouvée par des conflits incessants, les effets dévastateurs de l’occupation par les forces du M23, soutenues par l’armée rwandaise, prennent une ampleur dramatique. Les répercussions, visibles à travers les secteurs de l’éducation, de la sécurité et même du sport, soulignent un besoin criant d’intervention urgente.
Le bilan éducatif est accablant : 2594 écoles fermées, impactant plus d’un million d’enfants dans les provinces de Nord-Kivu et de Sud-Kivu, selon les chiffres fournis par le ministère congolais de l’Éducation nationale. Les bombes, la destruction et la réquisition de ces établissements scolaires pour des usages militaires ont plongé l’avenir de ces enfants dans une incertitude intolérable. Avec un tel tableau, peut-on encore parler d’un espoir pour un retour à la normale ?
Le climat sécuritaire, quant à lui, atteint des sommets d’horreur. À Goma, dans la nuit de mardi à mercredi, un événement atroce s’est déroulé : des civils brûlés vifs au sein d’un bar, le “3ème-Mitemps”. Cette attaque, imputée aux forces d’occupation, a ravivé les peurs dans une population déjà fragilisée. Des témoignages bouleversants dénoncent non seulement la barbarie de l’acte, mais aussi un désespoir montant face à l’inaction internationale. En parallèle, le M23 consolide sa mainmise en instaurant une administration dans les zones sous son emprise, une situation qui exacerbe l’oppression des populations locales et compromet leur autonomie.
Sur le front sportif, cette crise influe également. La RDC menace de boycotter la Coupe d’Afrique des Nations prévue au Rwanda en 2026, témoignant ainsi de la gravité des tensions entre les deux pays. Amos Mbayo, président de la Fédération de handball, a fermement dénoncé cette situation, évoquant une guerre injustement imposée à la RDC. Avec des milliers de déplacés et des pertes humaines massives, le sport, traditionnellement facteur d’unité, devient un autre terrain miné.
Enfin, sur le plan diplomatique, le président Félix Tshisekedi a tenté de manifester une solidarité active. En recevant Jean-Jacques Purusi, gouverneur récemment élu du Sud-Kivu, il a réaffirmé son soutien aux citoyens de cette province tourmentée. Alors que Bukavu et Uvira semblent proches du point de rupture, les alertes de Médecins Sans Frontières sur l’aggravation de l’insécurité ajoutent une profondeur tragique à cette situation déjà insoutenable.
Face à ces défis multiples – éducatifs, sécuritaires et diplomatiques –, la RDC appelle à une mobilisation urgente de la communauté internationale. L’inaction ne saurait être une option dans cet enfer où chaque jour, des vies, des espoirs et des avenirs sont réduits à néant.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
