Les attentes des Congolais envers la Cour pénale internationale (CPI) prennent une dimension plus pressante, alors que le vice-ministre de la Justice et Contentieux international, Samuel Mbemba, a exprimé, mercredi 26 février, la nécessité urgente d’actions concrètes face aux crimes commis dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans une déclaration prononcée à Kinshasa, Samuel Mbemba a réaffirmé la volonté du Gouvernement congolais de coopérer étroitement avec la CPI, illustrant ainsi une détermination renouvelée d’assurer justice pour les victimes des multiples atrocités qui ont endeuillé le pays ces dernières décennies.
Lors d’un entretien avec le procureur de la CPI, Karim Khan, le vice-ministre a rappelé la complexité et l’ampleur des crimes perpétrés dans l’Est du pays. Il a également insisté sur l’importance d’une réponse rapide et tangible de la CPI. « Les victimes attendent justice, et cela exige que des mesures urgentes soient prises », a-t-il déclaré, illustrant ainsi une attente nationale forte pour que les responsables des violences soient identifiés, jugés et punis conformément au droit international.
Cet appel est emblématique d’une aspiration collective au sein de la RDC. La région de l’Est, fréquemment ravagée par des conflits armés, a vu se produire des violations graves des droits humains qui attirent depuis longtemps l’attention des juridictions internationales. Pourtant, le sentiment d’impunité demeure profondément ancré. La collaboration entre l’Etat congolais et la CPI revêt donc une importance cruciale pour restaurer un certain degré de confiance dans le système judiciaire international et national. Cela pourrait également envoyer un message fort aux groupes armés encore actifs dans la région.
Cependant, des questions cruciales se posent : la CPI peut-elle mener efficacement des enquêtes sur des terrains aussi complexes et dangereux ? Et surtout, quelles garanties les victimes ont-elles aujourd’hui qu’elles ne seront pas oubliées dans les méandres des procédures judiciaires internationales ? Ces interrogations reflètent l’importance d’un dialogue franc entre les autorités nationales, la CPI et les populations locales.
En réaffirmant son engagement à collaborer avec la Cour pénale internationale, le Gouvernement congolais semble vouloir marquer une étape décisive dans la lutte contre l’impunité. Mais pour les communautés affectées au quotidien par l’insécurité, chaque jour qui passe sans justice concrète alimente la frustration et aggrave les tensions.
Le chemin vers la justice reste semé d’embûches, mais l’espoir de voir la CPI jouer enfin un rôle décisif demeure bien vivant parmi les Congolais. Cette initiative conjointe pourrait bien représenter une lueur d’espoir dans un contexte trop souvent marqué par des promesses non tenues.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net