Depuis plusieurs semaines, le Rwanda est au centre de l’attention internationale, sous une pression diplomatique croissante. Les sanctions pleuvent, et l’accusation est lourde : Kigali est pointé du doigt pour son rôle présumé dans l’appui au M23, groupe rebelle actif dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
En tête de cette offensive, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité la résolution 2773, un texte qui réaffirme avec force la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC tout en condamnant vigoureusement les actions du M23, supposément soutenu par l’armée rwandaise. Une prise de position claire qui marque une étape significative dans l’escalade diplomatique.
Le système international ne reste pas inactif. Les États-Unis, dans un geste inédit, ont imposé des sanctions ciblées à deux figures rwandaises. James Kabarhebe, ancien général et actuel ministre d’État chargé de l’intégration régionale, ainsi que Lawrence Kanyuka, porte-parole civil du M23, sont dans le viseur de Washington. De son côté, l’Union européenne, par l’intermédiaire de Bruxelles, a suspendu toute coopération militaire avec les forces rwandaises. Cette initiative traduit une mise à l’écart sans ambiguïté de Kigali.
La réponse ne se limite pas au concert des nations. Kinshasa, capitale de la RDC, prend également des mesures drastiques. Les autorités congolaises refusent désormais de participer à des forums organisés par le Rwanda. Le boycott de la 46e Conférence ministérielle de l’Organisation internationale de la Francophonie, prévue à Kigali, est un exemple éloquent de ce bras de fer. En allant plus loin, Kinshasa réfléchit même à un retrait de l’équipe nationale masculine de la Coupe d’Afrique des Nations 2026, événement devant se tenir au Rwanda. Une position qui souligne une rupture nette entre les deux pays.
Cette pression multiforme, mêlant sanctions, boycotts et suspensions de partenariats, vise à isoler Kigali sur la scène internationale. Elle reflète une mobilisation croissante de la communauté internationale et de la RDC contre ce qui est perçu comme une menace sérieuse pour la stabilité régionale. Mais une question persiste : cela suffira-t-il à changer la donne dans l’Est congolais ?
Le monde semble à un tournant sur cette question épineuse. Quelle sera la suite pour Kigali ? L’engagement affiché par divers acteurs internationaux marquera-t-il un point d’arrêt aux tensions ou entraînera-t-il de nouvelles secousses diplomatiques ? Les prochains jours seront cruciaux pour l’avenir de cette région déjà marquée par des décennies de violences.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
