Le territoire de Beni, situé dans la région du Nord-Kivu, fait aujourd’hui face à une crise humanitaire inquiétante. Depuis quelques jours, plus de 5000 déplacés de guerre se sont regroupés dans le groupement de Basongora, notamment dans la cité frontalière de Kasindi-Lubiriha, située à environ 90 kilomètres de Beni. Cet afflux massif est la conséquence directe des violences perpétrées par les rebelles du M23, qui continuent de semer la terreur dans les zones de Goma et Minova.
Ces déplacés, fuyant les affrontements et craignant pour leur sécurité, cherchent un refuge temporaire dans cette zone frontalière. Israël Kikunzura, président local des déplacés, tente d’organiser ce flux humain en exhortant les nouveaux arrivants à se faire identifier auprès des chefs de base locaux. Cette stratégie vise à mieux coordonner l’aide humanitaire et à garantir une prise en charge efficace des besoins primaires des déplacés tels que l’accès à l’eau, à la nourriture et à l’abri.
La population de Kasindi, malgré ses ressources limitées, s’illustre par une solidarité exemplaire, offrant assistance et hébergement à ces familles traumatisées. Ce geste d’humanisme est salué par Israël Kikunzura, qui encourage par ailleurs les autorités locales et les organisations humanitaires à agir d’urgence pour venir en aide à ces milliers de personnes démunies.
Le conflit qui ravage Goma et Minova, principale cause de cet exode, soulève une question pressante : jusqu’à quand les civils paieront-ils le prix de ces affrontements armés ? L’implication de l’armée rwandaise aux côtés des rebelles du M23 aggrave cette crise et complique les efforts de pacification dans la région. Ces actes de déstabilisation posent également un défi majeur aux autorités congolaises, déjà confrontées à des moyens limités pour gérer l’insécurité croissante.
En attendant une intervention plus conséquente, le quotidien de ces déplacés demeure incertain. Leur sécurité et leur dignité dépendent aujourd’hui largement de la mobilisation rapide d’une aide internationale. Ce drame remet en lumière la fragilité de nombreuses régions de la RDC face aux conflits armés récurrents, et appelle à une réflexion approfondie sur les solutions durables pour y mettre fin.
La situation de Beni et de ses environs rappelle vivement la nécessité d’une réponse globale et inclusive à la crise sécuritaire et humanitaire qui sévit en République démocratique du Congo. Face à cette tragédie, la solidarité, tant au niveau national qu’international, pourrait offrir un espoir à ces milliers de personnes en quête de paix et de stabilité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
