La République Démocratique du Congo (RDC) est en proie à une crise multidimensionnelle dans l’est du pays, exacerbée par les agissements du mouvement rebelle M23 soutenu par l’armée rwandaise. Les conséquences de cette occupation sont catastrophiques, tant sur le plan éducatif que sécuritaire. Les chiffres révélés par les médias locaux illustrent l’ampleur du désastre : pas moins de 2594 écoles sont hors service, privant plus d’un million d’enfants d’éducation, selon le ministère de l’Education nationale et nouvelle citoyenneté. Cette réalité accablante dépasse le cadre des statistiques, touchant directement des vies et compromettant un avenir déjà fragile pour de nombreux jeunes congolais.
Dans les zones sous contrôle du M23, la situation est encore plus sombre. Des écoles ont été bombardées, détruites ou transformées en bases militaires, selon le quotidien Forum des As. Ce climat d’insécurité rend toute tentative de reprise scolaire illusoire. Et comme si cela ne suffisait pas, la violence atteint des sommets de barbarie. À Goma, plusieurs civils ont été brûlés vifs dans un bar, un acte atroce rapporté par La Tempête des Tropiques, qui suscite une onde de choc dans toute la région. Comment en est-on arrivé là ? Où est la communauté internationale qui pourrait jouer un rôle crucial dans la protection des populations vulnérables ?
Par ailleurs, dans un geste qui symbolise une forme de résistance, la RDC envisage de boycotter la prochaine Coupe d’Afrique des Nations de handball, prévue en janvier 2026 au Rwanda. La Fédération de handball du Congo dénonce une guerre injuste, marquée par plus de 700 000 déplacés internes et 4 000 morts en 2025 seulement. Ce boycott apparaît comme une réponse forte à une agression ressentie comme une humiliation nationale, même si ses implications sportives et diplomatiques restent à évaluer.
Et pendant que la crise s’intensifie, les autorités tentent tant bien que mal de maintenir le cap. Le président Félix Tshisekedi a rencontré Jean-Jacques Purusi, gouverneur élu du Sud-Kivu, pour discuter de la situation dans cette province également sous pression. La ville de Bukavu et ses environs sont envahis, entraînant des déplacements massifs de population. Médecins Sans Frontières alerte sur une aggravation de l’insécurité à Uvira, où le gouverneur devra prochainement exercer ses fonctions. L’urgence humanitaire ne laisse décidément aucun répit à cette région plongée dans le chaos.
Cette conjoncture appelle à une mobilisation accrue. La RDC est face à une crise qui va au-delà des préoccupations locales, prenant une dimension régionale et internationale. Il est crucial que les parties prenantes – autorités nationales, organisations humanitaires et communauté internationale – se coalisent pour mettre fin à cette spirale de violence. Faute de quoi, les perspectives d’un retour à la normale resteront une chimère.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net