Une scène de violence surprenante et troublante a marqué la soirée du mardi 26 février à Lukanga, où des soldats des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) ont envahi le calme apparent du couvent des prêtres de la paroisse « Regina Caeli ». Les témoins de cet événement rapportent qu’il était environ 20 heures, heure locale, lorsque les militaires se sont présentés, d’abord, devant le portail du couvent des sœurs missionnaires du Cœur Immaculé de Marie. Incapables de franchir cette première barrière, ces militaires se sont orientés vers un autre bâtiment religieux, la maison des prêtres, située à proximité.
La situation a rapidement pris une tournure effrayante lorsque les soldats, visiblement armés et en colère, ont tiré plusieurs coups de feu en l’air, créant la panique au sein de la communauté religieuse. Ces détonations, qui ont troublé la sérénité des lieux, ne marquent cependant que le début de leur méfait. Selon le curé de la paroisse, les soldats ont fait preuve d’une agressivité sans précédent, brisant les vitres du réfectoire et menaçant mortellement les prêtres. Leur requête était claire : une somme colossale de 5 millions de francs congolais, faute de quoi des vies allaient être ôtées.
Heureusement, cette spirale de terreur a pu être contenue grâce à l’intervention rapide des Wazalendo, un groupe local de défense, ainsi que des autorités militaires locales. Leur arrivée a sauvé les prêtres d’une issue tragique. Ce n’est pas la première fois que des incidents de ce genre mettent en lumière la fragilité de la sécurité dans certaines zones de la RDC, mais cette attaque au sein même d’un espace religieux interpelle particulièrement. Dans ce climat de peur, une lueur d’espoir s’est dessinée avec l’arrestation de l’un des militaires impliqués directement dans les faits. Une enquête a été aussitôt ouverte pour élucider les circonstances exactes de ces événements et tenter de mettre la main sur ses compagnons d’armes.
Cet incident soulève à nouveau des questions cruciales sur la discipline et les comportements au sein de certaines troupes des FARDC. Pourquoi des soldats, supposés être garants de la sécurité nationale, se transforment-ils en agresseurs ? Il est impératif que la lumière soit faite sur cet incident et que des sanctions exemplaires soient prononcées afin de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions militaires. En attendant, la population de Lukanga et les communautés religieuses espèrent des mesures concrètes pour assurer leur sécurité et éviter que le sanctuaire religieux ne devienne le théâtre d’autres violences. Les autorités locales ont un rôle important à jouer pour veiller à ce que ce type d’actes soit éradiqué de manière définitive. La nuit de terreur qu’ont vécue les prêtres de « Regina Caeli » doit rester un cas isolé et cautionner un réveil des consciences.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
