Le territoire de Mambasa, en Ituri, a été le théâtre d’une tragédie sanglante depuis mardi. Au moins 20 personnes ont perdu la vie dans une série d’attaques perpétrées par les rebelles des ADF, qui ont visé une dizaine de villages de la chefferie de Babila Bakwanza. Cette recrudescence de violence intervient après une accalmie de trois mois, selon la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC).
Dès mardi, les rebelles ont ciblé les villages de Pesa, Kadika, Mekanya, Bawenzi, Bandenge et Leta avant d’étendre leurs attaques le lendemain à Crédit, Gbado, Balisoma, Mekingi, Samboko et Matolo, situés le long de la rivière Ituri. Jean-Baptiste Munyapandi, administrateur du territoire de Mambasa, a souligné que les forces armées poursuivent actuellement les assaillants dans l’objectif de contrer leurs agissements.
Les témoignages rapportés par la NSCC dressent un tableau alarmant : au moins 20 victimes ont été recensées, tandis qu’une vingtaine de personnes, parmi lesquelles des enfants, ont été enlevées. Ces chiffres, qui incluent des pertes humaines encore en cours de vérification, traduisent l’extrême brutalité de ces incursions. Jospin Paluku, coordonnateur de la NSCC, a précisé que des recherches se poursuivent dans la brousse pour retrouver d’autres corps potentiellement sans vie.
Face à cette escalade de violence, la société civile de Mambasa tire la sonnette d’alarme. « Nous recommandons au gouvernement congolais de relancer les opérations conjointes FARDC-UPDF dans le territoire de Mambasa, car nous constatons que l’ennemi semble revenir avec une agressivité farouche », a déclaré Jospin Paluku. Cette demande met en lumière le besoin urgent d’une coopération militaire renforcée pour contenir la menace persistante de ces rebelles.
Cependant, l’administrateur du territoire de Mambasa se garde, à présent, de confirmer le bilan avancé par la NSCC, indiquant que les faits sont encore en cours de vérification. « Il y a eu trois cellules visitées par les ADF où une femme a été tuée. Les militaires sont allés à la poursuite de l’ennemi », a-t-il précisé.
Ces violences ont également engendré un exode important des populations locales. À la recherche de sécurité, de nombreuses familles ont fui leurs villages pour trouver refuge dans des zones jugées plus sûres. Ce déplacement de populations accentue une crise humanitaire déjà sévère dans la région.
Cette nouvelle offensive des ADF rappelle la précarité sécuritaire qui prévaut dans certaines parties de l’Ituri. En dépit de certaines accalmies temporaires, la menace récurrente de ces groupes armés continue de semer la désolation et de mettre à rude épreuve les efforts de stabilisation dans cette région clé de la République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net