Le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, continue de faire les frais des violences perpétrées par les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). Cette fois-ci, ce n’est pas seulement le bilan humain qui est en question, mais également des pertes économiques d’envergure. Selon la société civile locale, plus de 900 animaux ont été volés dans les fermes du secteur de Bapere, notamment 81 vaches, 632 chèvres, 105 moutons et plus de cent poules. Ces chiffres alarmants, rapportés par la corporation locale des fermiers le lundi 24 février, témoignent de l’ampleur des dégâts infligés à une région déjà affaiblie par des mois d’exactions.
Les agressions attribuées aux ADF ont eu lieu le 8 février dernier. Ce jour-là, des hommes armés ont investi les localités de Kitevya, Fungulamacho, Masaki et Maeba. Ils ont pillé les bêtes appartenant à plusieurs fermiers, mettant en péril leur principale source de subsistance. Samuel Kagheni, président de la société civile du secteur de Bapere, a exprimé sa profonde inquiétude : « Ce vol a de graves conséquences économiques, car enlever autant d’animaux dans une ferme partagée par plusieurs fermiers est très significatif. »
Le vol de bétail n’est pas anodin. Ces animaux, éléments essentiels de l’économie locale, jouent un rôle clé dans la survie quotidienne des fermiers et de leurs familles. Cette spoliation s’ajoute à l’insécurité chronique qui paralyse la région. Les agriculteurs, déjà privés d’accès à leurs champs en raison du contrôle des ADF dans certaines zones, se retrouvent dans une situation encore plus précaire. Ces événements suscitent une véritable onde de choc parmi la population qui, une fois de plus, se sent abandonnée face aux exactions.
Samuel Kagheni appelle à une réaction ferme et immédiate. Il exhorte les Forces armées de la RDC et leurs partenaires de l’armée ougandaise (UPDF) à restaurer la sécurité dans la région et à retrouver, si possible, le bétail volé. Cet appel s’inscrit dans un contexte où les habitants du secteur de Bapere peinent à retrouver une vie normale après des mois marqués par les violences. Depuis juin de l’an dernier, la société civile affirme que plus de 1000 civils ont perdu la vie sous les coups des ADF. Une spirale de violence insupportable.
Face à cette situation, des questions cruciales se posent : combien de temps encore les habitants du Nord-Kivu devront-ils subir l’omniprésence de ces hommes armés ? Et surtout, quelles mesures concrètes seront prises pour soutenir ces communautés terriblement affectées ? Il apparaît crucial pour les autorités congolaises et leurs alliés internationaux de prioriser la sécurisation de cette région et de redonner espoir à ses habitants, privés d’une stabilité déjà bien fragile.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net