À Genève, ce 25 février 2025, lors de la 58è session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, la Cheffe du Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa, s’est entretenue avec Maxime Prévot, Vice-premier Ministre belge et Ministre des Affaires étrangères. Cet échange intervient dans un contexte tendu marqué par les récents développements entre l’Union européenne (UE) et le Rwanda.
La rencontre survient au lendemain de la décision du Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne de suspendre des consultations avec le Rwanda en matière de défense et de réexaminer un protocole d’accord datant de février 2024 sur les matières premières. Une démarche saluée par certains comme un signe clair de désapprobation envers Kigali, mais jugée insuffisante par d’autres, qui déplorent une attitude moins ferme que celle adoptée par le Parlement européen. Ce dernier avait appelé, le 13 février, à un gel de l’aide budgétaire et à l’arrêt du soutien militaire au Rwanda, une réaction motivée par une volonté de stopper toute implication dans les violences dévastatrices à l’Est de la RDC.
Pour sa part, Maxime Prévot s’est montré optimiste quant à un durcissement des mesures. “Les sanctions vont être portées sur le Rwanda. La communauté internationale, bien que tardive dans ses réactions, a finalement pris conscience de la gravité de la situation”, a-t-il déclaré, insistant sur le rôle actif de la Belgique dans les discussions internationales. Une réunion cruciale, prévue à Harare d’ici la fin de la semaine, devrait permettre d’ajuster les décisions en fonction de l’évolution sur le terrain, notamment en ce qui concerne le cessez-le-feu.
Judith Suminwa, fidèle à sa position, a souligné que “le temps des condamnations verbales est révolu”. Pour la Cheffe du Gouvernement, il est crucial de traduire les intentions en actions concrètes, en imposant des sanctions claires pour faire pression sur le Rwanda et limiter son implication délétère dans la crise à l’Est de la RDC.
En parallèle, Mme Suminwa a rencontré plusieurs organisations internationales de défense des droits humains pour discuter de la situation alarmante sur le terrain. Le message est clair : des mesures immédiates et tangibles sont nécessaires pour alléger les souffrances dans les zones de conflit et ramener une stabilité durable.
Le renforcement des sanctions contre Kigali constitue une étape essentielle dans la démarche internationale en réponse à cette crise prolongée. Toute la question demeure : ces mesures seront-elles suffisantes pour contraindre le Rwanda à modifier sa posture et apaiser les tensions dans l’Est de la République Démocratique du Congo ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: primature.grouv.cd