Dans un nouvel épisode tragique qui secoue la région du Nord-Kivu, au moins trois civils ont été tués dans la nuit de lundi à ce mardi 25 février, dans la localité de Kibirizi, située dans la chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru. Selon des sources locales, les victimes comprenaient un enseignant, un élève et un visiteur familial. Ces meurtres s’ajoutent à une longue série d’actes de violences qui continuent de plonger cette région dans une profonde insécurité.
Isaac Mafula, président du parlement des jeunes de cette chefferie, actuellement en déplacement, a donné un aperçu glaçant des circonstances : « Les victimes étaient dans des ménages différents mais situés dans le même quartier, Kinyatsi. L’enseignant Muhindo Kitaronga, de l’école primaire Vukira, a été abattu à travers la fenêtre de son domicile alors qu’il était à table, aux alentours de 20 heures. ». Les deux autres victimes, un élève de huitième année et un visiteur en provenance de Kirumba, ont également été ciblées de manière brutale. Par ailleurs, des hommes armés ont braqué deux autres résidents, emportant téléphones, argent et autres biens de valeur.
Ces tueries interviennent dans un contexte où la chefferie de Bwito est sous le contrôle des éléments du M23 et de leurs alliés, notamment l’AFC, RDF et UPDF, depuis le 6 mars 2024. « Ce drame porte à près de 15 le nombre de tueries enregistrées dans les environs de Kabanda-Kibirizi depuis janvier 2025 », souligne Isaac Mafula. Il tire la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des autorités et de la communauté internationale sur ces atrocités qui ne cessent de se multiplier.
En plus des violences meurtrières, la région continue de souffrir de l’exploitation illégale des ressources naturelles. Il a été rapporté que des minerais tels que le pyrochlore, riches en métaux rares, sont extraits de manière abusive par les éléments du M23 dans des sites comme la mine de SOMIKIVU, située à environ 20 kilomètres de Kibirizi. Une préoccupation majeure pour les autorités locales qui dénoncent un pillage systématique orchestré sous le regard impuissant, voire complice, de certains acteurs internationaux.
Face à cette escalade inquiétante, les appels se multiplient pour une intervention rapide et concrète. Ces tragédies soulèvent des interrogations sur le rôle des forces de sécurité et de maintien de la paix dans la région, ainsi que sur les moyens à mettre en œuvre pour restaurer l’état de droit et protéger les populations civiles. Combien de vies devront encore être sacrifiées avant que la question du Nord-Kivu ne devienne une priorité?
En attendant, les habitants de Kibirizi, comme tant d’autres au Nord-Kivu, vivent dans une angoisse constante. Ils appellent à l’aide, espérant que leurs voix troublées par la peur ne resteront pas lettre morte.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
