Depuis le début de l’année, plus de 70 personnes ont perdu la vie sous les attaques des rebelles Alliés des Forces Démocratiques (ADF) dans la chefferie de Walese Vonkutu, située au sud du territoire d’Irumu, en Ituri. Alors que l’année ne fait que commencer, ce sombre bilan reflète une tragédie humaine qui pèse lourdement sur la population locale, majoritairement constituée d’agriculteurs retournés dans leurs villages après des années de conflits. Cette hécatombe ne se limite pas à des pertes humaines : des dizaines de maisons ont été incendiées, et les pillages des biens se multiplient, forçant les habitants à abandonner leurs espoirs de reconstruction.
La société civile locale, dans un rapport publié le 24 février, alerte sur l’aggravation de la situation sécuritaire et appelle à une intervention urgente. Ce document, fruit d’un suivi méticuleux, révèle non seulement les nombres effarants de morts, mais éclaire également sur les exactions continues qui privent les habitants de leur droit fondamental à la sécurité. L’agriculture, principale source de survie dans la région, est aujourd’hui menacée, accentuant la vulnérabilité sociale et économique des habitants. Tandis que les familles tentent de cultiver leurs terres reconquises, les rebelles ADF multiplient leurs incursions dans les localités abritant ces retournés de guerre.
La pression exercée par les ADF est étouffante. Une dizaine de localités, incluant Bandiangu, Bandavilemba, Bokutchu et Bavokutchu, sont sous leur contrôle, dans un contexte où l’État peine à rétablir son autorité. L’axe stratégique Komanda-Luna, vital pour relier les différentes entités de la chefferie de Walese Vonkutu, est également le théâtre de violences croissantes, compliquant davantage la vie quotidienne et les efforts de mobilité.
La chefferie de Walese Vonkutu devient le symbole d’une crise nationale plus vaste, où des hommes armés imposent leur loi en l’absence d’une réponse politique et militaire suffisante. Cette réalité est un rappel cinglant de la nécessité pour les autorités congolaises, et leurs partenaires internationaux, de redoubler d’efforts face à une crise sécuritaire trop souvent reléguée à l’arrière-plan. Le temps presse pour ces familles qui ont déjà tant perdu, et qui espèrent encore que la paix cesse d’être un mirage dans une région trop longtemps délaissée.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net