La ville de Goma et ses environs traversent actuellement une crise sécuritaire alarmante. Selon un rapport récent du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), daté du 25 février, les habitants doivent faire face à une recrudescence d’incidents criminels : enlèvements, agressions, braquages et vols aggravent un climat déjà tendu. Ces violences sont attribuées à l’occupation de la région par les rebelles du M23 et l’Alliance fleuve Congo de Corneille Nangaa, soutenus par l’armée rwandaise.
Parmi les faits marquants, des véhicules appartenant à des particuliers et à des organisations humanitaires sont toujours entre les mains des assaillants. OCHA signale également une menace persistante posée par des engins explosifs non détonés, rendant dangereuse la vie à Goma et dans ses alentours. La récente explosion d’une grenade dans le quartier de Bujovu, ayant blessé gravement deux enfants, illustre de manière poignante la gravité de la situation.
Cette insécurité est doublée d’une crise sanitaire qui ne cesse de s’aggraver dans les six principaux hôpitaux de la ville. Ces établissements, débordés par un afflux massif de blessés, ont déjà enregistré plus de 3000 cas, dont 842 décès dans les zones sanitaires de Goma, Karisimbi et Nyiragongo jusqu’au 14 février. Ils craignent une rupture imminente des stocks de médicaments, une situation qui met en péril les efforts de secours humanitaires.
Médecins sans frontières a révélé que 34 des 47 structures de santé dans le Nord-Kivu ont été touchées par les violences, réduisant considérablement l’accès aux soins pour les victimes. Parallèlement, la menace d’une épidémie de choléra se profile, avec 420 cas et un décès dénombrés au cours des deux dernières semaines. Des cas suspects signalés dans le camp de la MONUSCO à Goma, où des militaires des FARDC désarmés ont cherché refuge, suscitent une vive inquiétude. Déjà, un décès et 24 cas suspects ont été recensés, et des tests rapides ont confirmé trois cas.
Face à cette situation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) intensifie ses efforts pour contenir l’épidémie potentielle, mais les défis restent de taille. Tous ces éléments combinés mettent en lumière une crise multidimensionnelle où l’urgence sécuritaire et sanitaire se conjuguent, plongeant Goma dans une instabilité qui inquiète au-delà des frontières de la RDC.
La question qui demeure est : jusqu’à quand cette situation perdurera-t-elle ? Avec une communauté internationale encore hésitante à prendre des actions concrètes et des populations locales qui vivent au jour le jour dans une peur constante, ces événements appellent à une réponse immédiate et coordonnée.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net