La ville d’Uvira, située dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo, tente de retrouver son calme après une période de violents affrontements entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les miliciens wazalendo. Des batailles qui ont laissé derrière elles un lourd bilan humain, avec au moins 27 morts et plus de 60 blessés, selon des sources humanitaires et sanitaires.
Des témoignages poignants, tels que celui du docteur Mpanzu Nimi, médecin chef de zone d’Uvira, rapportent que les hôpitaux locaux ont été submergés. “A ce jour, toutes les structures sanitaires réunies, nous avons déjà enregistré plus de 60 blessés et plus d’une vingtaine de morts survenus à cause des coups de balles,” a-t-il précisé. Une prise en charge rapide et gratuite a été mise en place pour les victimes. “Nous recevons tous les blessés… les soins sont gratuits,” a-t-il assuré, en référence aux efforts fournis par l’hôpital général de référence d’Uvira.
Cependant, en dépit de l’accalmie progressive, la tension persiste à travers des incidents sporadiques. Des coups de feu intermittents résonnent encore dans les environs, et une présence notable des miliciens wazalendo continue d’entretenir une atmosphère d’insécurité. L’armée nationale, également stationnée sur place, essaie de contenir la situation.
Les affrontements ont été déclenchés suite à l’avancée des rebelles du M23, qui avait conduit des militaires à se replier sur Uvira. Ces derniers tentaient de rejoindre Kalemie par bateau, mais des revendications des miliciens, exigeant qu’ils abandonnent armes et munitions, ont aggravé les tensions, provoquant le déchaînement de la violence.
La population civile, prise au piège, a subi les conséquences directes de cette crise. Nombre d’entre eux ont fui la ville, certains cherchant refuge dans le voisinage du Burundi, tandis que d’autres se dirigeaient vers la province voisine de Tanganyika, notamment à Kalemie et à Moba. Dans ces conditions dramatiques, Médecins Sans Frontières (MSF) et diverses organisations humanitaires avaient lancé des appels urgents pour garantir la protection des civils et des équipes médicales opérant sur place.
La situation à Uvira illustre, encore une fois, les défis de sécurité persistants dans l’est de la RDC et souligne la nécessité d’une réponse coordonnée pour rétablir durablement la paix. Les événements récents posent une question fondamentale : comment mettre fin aux cycles de violence qui continuent de ravager cette région ? Alors que l’accalmie semble sur le point de revenir, Uvira reste marquée par les cicatrices profondes de ces événements tragiques.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd