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Insécurité à l’Est : Les Kinoises dénoncent l’inaction et appellent à un plan durable

Depuis plusieurs mois, l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) demeure au cœur de violentes offensives menées par des groupes rebelles. Le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, provinces particulièrement touchées par cette insécurité, vivent des heures sombres, laissant des milliers de déplacés dans un désarroi total et amplifiant les interrogations sur l’efficacité des mesures étatiques. À Kinshasa, l’écho de cette crise résonne vivement parmi la population, notamment chez les femmes qui expriment frustration et inquiétude.

Merveille Ingesemani, une commerçante kinoise de 36 ans, partage sa préoccupation. “Nous avons l’impression que le gouvernement n’agit pas avec la fermeté nécessaire. Tous les jours, on entend parler de villages attaqués, de milliers de déplacés… mais que fait réellement l’armée ?” déclare-t-elle, soulignant une impression croissante de laisser-faire. Cette appréhension est également partagée par Armelle Abadie, une étudiante en médecine, qui craint une extension géographique de la crise. “Les rebelles semblent avancer sans obstacle, entrant dans le Sud-Kivu sans réelle résistance. Où est notre capacité de défense ?” s’interroge-t-elle avec une inquiétude palpable.

Les critiques vis-à-vis de la réponse gouvernementale ne s’arrêtent pas là. Ortance Fuzi, étudiante en droit, déplore la lenteur des interventions militaires et l’inefficacité perçue de l’État face à des groupes armés présents depuis plusieurs années. “Pourquoi n’avons-nous pas une armée mieux équipée, mieux formée ?” questionne-t-elle, appelant à une refonte stratégique de la gestion militaire.

Si les défaillances de l’État occupent une grande partie des discours, certaines Kinoises réfléchissent également sur la complexité de la situation dans les zones touchées. Amina Engbolo, étudiante en sciences sociales, met en lumière la réalité des populations locales, parfois contraintes de collaborer avec les groupes armés pour des raisons de survie. “Dans un contexte de pauvreté extrême, beaucoup se retrouvent entre le marteau de leurs besoins quotidiens et l’enclume de la pression des rebelles,” explique-t-elle, défendant une vision nuancée du comportement des populations affectées.

Cependant, cette collaboration, quelle qu’elle soit, est vivement condamnée par d’autres, à l’instar de Marcelline Nkwadi, infirmière à Kinshasa. “On doit rester fermes face à la menace et refuser toute forme de collaboration,” martèle-t-elle, insistant sur la nécessité d’une union nationale inébranlable pour contrer l’ennemi.

Face à cette situation troublée, les actes de solidarité ne manquent pas. Des associations humanitaires poursuivent leurs efforts pour soutenir les déplacés, malgré des obstacles logistiques et sécuritaires significatifs. Mais ces actions sont elles aussi critiquées pour leur opacité : “On envoie de l’aide, mais où va-t-elle vraiment ?” s’interroge une militante de la société civile, appelant à une meilleure gestion des fonds humanitaires et à des réformes structurelles pour résoudre la crise dans sa profondeur.

Ainsi, les Kinoises interrogées appellent de leurs vœux un plan de paix réellement durable. Les effets persistants de la violence dans les provinces de l’Est résonnent bien au-delà des montagnes du Kivu, incitant citoyens et autorités à œuvrer ensemble pour une solution définitive.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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