La ville de Bukavu, située dans l’est de la République Démocratique du Congo, traverse une situation tragique depuis l’entrée des rebelles du groupe M23 qui contrôlent la cité depuis dimanche. Bien que l’arrivée des insurgés n’ait pas donné lieu à des affrontements armés directs, des violences ont éclaté avant et après leur occupation, provoquant des pertes humaines considérables.
D’après un rapport publié par la Croix-Rouge de la RDC en collaboration avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), 26 corps ont été récupérés à travers différents quartiers de Bukavu ce lundi. François Moreillon, Chef de délégation du CICR en RDC, a confirmé l’information, tout en précisant que les opérations de fouille se poursuivront afin d’identifier d’éventuelles nouvelles victimes. Ces corps sont actuellement entreposés à la morgue pour permettre aux familles de les reconnaître avant d’organiser des funérailles dignes.
Par ailleurs, la vie quotidienne à Bukavu reste profondément affectée. La ville est plongée dans un climat de peur et de désolation, marqué par de nombreux actes de pillage commis lors du retrait des Forces armées congolaises, à un moment où les rebelles se trouvaient encore à Kavumu. Les boutiques, magasins et même l’entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) n’ont pas été épargnés, rappelant les scènes similaires survenues auparavant à Goma.
Cette recrudescence de violences dans l’est du pays met une fois de plus en lumière les défis sécuritaires chroniques auxquels fait face la République Démocratique du Congo. Elle interroge également sur l’efficacité des dispositifs humanitaires et militaires déployés pour protéger les populations civiles et leurs biens, alors que l’insécurité devient une constante dans la région.
Alors que les organisations telles que le PAM et les agences humanitaires locales appellent au respect du droit international humanitaire, la communauté internationale reste sous pression pour agir concrètement. L’urgence est de trouver des solutions durables à cette crise multiforme, qui continue d’infliger des pertes tragiques et de déstabiliser durablement la région de Bukavu et, plus largement, l’est du Congo. À quel point cette spirale de conflits reflète-t-elle les échecs structurels dans la gestion de la sécurité en RDC ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
