Encore une série d’attaques meurtrières dans l’Ituri. La milice CODECO a encore frappé fort ce samedi 15 février dans le territoire de Djugu, emportant au moins huit vies humaines. Les événements se sont poursuivis dimanche 16 février dans la localité de Gina, à une trentaine de kilomètres de Bunia, où cette milice a attaqué une position des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo). Heureusement, cette tentative a été repoussée, et aucune victime n’a été signalée.
Ces derniers jours, l’insécurité se fait de plus en plus pesante dans la région, notamment dans les sites des déplacés de Lodha, Rhoe et Djangi, soupçonnés d’abriter des éléments armés affiliés à la milice CODECO mais aussi à celle de Zaïre. Face à cette recrudescence de violence, les forces de la MONUSCO et les militaires des FARDC ont intensifié leurs patrouilles et établi des bases temporaires pour protéger ces zones vulnérables. Cette présence accrue a permis d’éviter que l’attaque contre les déplacés dégénère.
Ce week-end meurtrier a vu d’autres drames dans le territoire de Djugu. À Maze, dans la nuit de vendredi à samedi, six civils ont été sommairement exécutés par des miliciens CODECO. Samedi en soirée, les mêmes assaillants sont revenus tenter de perpétrer un autre massacre, mais ils ont été freinés par la résistance des forces d’autodéfense dites Zaïre. Grâce à cette résistance, des agriculteurs présents dans les champs ont pu être sauvés. Par ailleurs, un groupe non identifié aurait tendu une embuscade sur la population vers Djugu-centre lors de cette même nuit funeste, occasionnant des pertes humaines supplémentaires.
Ces témoignages concordants mettent en lumière l’incapacité actuelle des autorités à rétablir l’ordre et la sécurité dans cette région. La population locale vit dans une psychose généralisée, constatée à travers les récits de nombreux témoins. La zone d’influence de la CODECO semble s’étendre au-delà du groupement Djaiba, et la menace demeure pressante.
Ces faits tragiques soulèvent une question cruciale: pourquoi le gouvernement congolais peine-t-il à éradiquer cette violence endémique dans l’Ituri? Car si les FARDC et la MONUSCO multiplient leurs actions, il devient évident que des solutions structurelles et durables sont nécessaires pour mettre fin aux souffrances de ces populations vulnérables. Quelle sera la prochaine étape dans cette lutte pour la sécurité en République Démocratique du Congo?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
