Denis Sassou Nguesso, le président du Congo-Brazzaville, a pris position sur l’efficacité des sanctions internationales en Afrique. Lors d’une récente interview sur France 24, il a exprimé son scepticisme quant à leur capacité à résoudre les conflits sur le continent. Selon lui, il faudrait privilégier le dialogue et les solutions africaines face aux crises persistantes.
« Les sanctions n’ont pas toujours réglé le problème. Ce qui nous importe, c’est la recherche d’une vraie solution à la crise », a affirmé Denis Sassou Nguesso. Ses remarques mettent en lumière une critique fréquente des mesures punitives imposées par des entités internationales, souvent jugées inefficaces et parfois contre-productives.
Interrogé plus précisément sur le rôle de l’Union africaine dans les processus de résolution de conflits, le président a reconnu les défis rencontrés par cette institution dans ses médiations. Cependant, il reste convaincu que l’Afrique doit gérer ses propres crises, loin des interventions extérieures imposées sans consultation préalable. « Les Africains ont toujours su résoudre les problèmes par eux-mêmes. Il n’est pas nécessaire qu’on ait recours à d’autres sans la participation de l’Afrique », a-t-il ajouté, affirmant une position résolument panafricaine.
Un exemple frappant pour illustrer son propos est la crise libyenne. Denis Sassou Nguesso a déploré que des acteurs extérieurs aient initialement exclu l’Afrique des pourparlers concernant l’avenir de la Libye. Pourtant, ces mêmes acteurs ont fini par reconnaître la nécessité d’une implication africaine pour parvenir à une stabilisation durable de ce pays déchiré par la guerre civile depuis plus d’une décennie.
Cette prise de position intervient dans un contexte particulier pour Brazzaville, engagé dans le renforcement de sa coopération sécuritaire avec Kinshasa. Lors de la 10ᵉ session de la Commission spéciale Défense et Sécurité tenue dans la capitale congolaise, Raymond Zéphirin Mboulou, ministre de l’Intérieur du Congo-Brazzaville, a clairement affirmé que son pays « n’a jamais servi et ne servira jamais de base arrière pour une initiative visant à déstabiliser un pays voisin, surtout pas la République démocratique du Congo ».
À travers ces déclarations, Denis Sassou Nguesso réaffirme non seulement sa volonté de voir l’Afrique assumer la gestion de ses crises, mais également son soutien à la coopération régionale comme pilier d’une stabilité durable. L’heure est-elle venue pour le continent africain de prendre fermement son destin en main ? Des questions qui alimentent le débat dans une région où les défis sécuritaires et politiques restent considérables.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
