Le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a profité de la Conférence de Munich sur la sécurité pour rencontrer Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), ce vendredi 14 février en Allemagne. Au cours de cette rencontre stratégique, le chef d’État congolais a réitéré son appel à la justice contre les crimes de guerre et crimes contre l’humanité impliquant les Forces rwandaises de défense (RDF) dans l’Est de la RDC.
Avec une fermeté marquée, Félix Tshisekedi a souligné l’urgence d’agir face aux atrocités commises, pointant directement l’administration Kagame. « Les responsables de ces crimes doivent répondre de leurs actes », a-t-il insisté, appelant à la solidarité internationale pour faire triompher la justice.
De son côté, la CPI s’est engagée à intensifier son action en RDC. À travers des enquêtes indépendantes, menées en collaboration avec les autorités congolaises, Karim Khan a assuré que son équipe travaille d’arrache-pied pour traduire les auteurs des crimes en justice. En octobre 2024, le bureau de la CPI a annoncé la réactivation de son enquête sur les crimes liés au Statut de Rome, avec un focus particulier sur les événements survenus au Nord-Kivu depuis janvier 2022. Cette démarche ambitieuse vise une accountability totale, sans restriction d’affiliation ou de nationalité.
Le procureur Khan a, par ailleurs, lancé début février un appel général aux victimes, témoins, organisations et autorités nationales et internationales. Il les encourage vivement à partager tout élément de preuve ou information pouvant aider à établir la vérité des faits. Le soutien des journalistes, des groupes de la société civile et des États reste également central pour l’avancée des enquêtes.
Alors que les tensions persistent en RDC, ce dialogue au sommet entre le président Tshisekedi et le procureur Khan marque une volonté commune de briser la spirale d’impunité. La question reste cependant : cette collaboration, bien que prometteuse, suffira-t-elle à endiguer l’engrenage de violence dans l’Est du Congo ? La communauté internationale sera-t-elle prête à assumer ses responsabilités face à cette crise complexe ?
Avec des enjeux politiques et humains considérables, cette nouvelle phase des enquêtes de la CPI pourrait bien changer le cours de l’histoire récente de la RDC. En attendant, dans les couloirs de la justice internationale, la quête de vérité et responsabilité se poursuit avec détermination.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net