La tension monte entre la République démocratique du Congo (RDC) et la National Basketball Association (NBA). Dans une déclaration officielle, Kinshasa appelle l’association à mettre fin à ses partenariats avec plusieurs entités rwandaises, dont Visit Rwanda et RwandAir, en raison du rôle controversé de Kigali dans le conflit qui sévit à l’est de la RDC.
Dans une lettre adressée au commissaire de la NBA, Adam Silver, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a fustigé ces partenariats, exprimant la préoccupation du gouvernement congolais. Selon elle, maintenir des liens avec un régime accusé de soutenir activement les rebelles du M23 constituerait une contradiction avec les valeurs prônées par la NBA, notamment en matière de justice sociale et de respect des droits humains. Ces affirmations s’appuient sur un rapport du Groupe d’experts des Nations unies, qui signale une implication militaire rwandaise dans ce conflit meurtrier.
Au-delà de la sphère sportive, cette lettre soulève des questions critiques sur les sources de financement des partenariats sportifs rwandais. Kinshasa accuse le Rwanda de générer des millions de dollars suite à l’exploitation illégale de minerais dans des territoires congolais sous occupation. Cette accusation s’inscrit dans un contexte plus large, puisque la RDC a récemment intenté une action en justice contre le géant technologique Apple pour utilisation présumée de minerais extraits de zones en conflit.
Le conflit dans l’est de la RDC, exacerbé par les tensions autour du M23, a également attiré l’attention de Washington. Le nouveau secrétaire d’État américain, Marco Rubio, aurait partagé ses propres préoccupations avec le président rwandais Paul Kagame, exhortant ce dernier à mettre fin à des pratiques considérées comme des violations flagrantes des droits humains. Ce soutien moral renforce la position de la RDC dans son plaidoyer auprès de la NBA.
Kinshasa exhorte donc la NBA à reconsidérer ses liens avec le Rwanda, affirmant qu’ils équivalent à une approbation implicite des actes de pillage et de violence perpétrés dans l’est de son territoire. Alors que les projecteurs sont braqués sur le siège de la NBA à New York, la ligue demeure silencieuse sur ses intentions futures. Jusqu’à présent, aucune réaction officielle n’a été enregistrée, mais les événements pourraient marquer un tournant dans la manière dont les grandes organisations sportives gèrent leurs partenariats mondiaux face à des accusations de violations des droits humains.
Cette situation met en lumière un dilemme moral et stratégique pour une organisation de premier plan comme la NBA. Est-il possible d’ignorer les implications humanitaires des partenariats sportifs ? La réponse de la NBA pourrait bien définir une nouvelle norme pour le sport moderne, qui ne peut plus se dissocier des enjeux internationaux et éthiques.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
