La ville de Bukavu, située dans la région troublée du Sud-Kivu, est plongée dans une atmosphère de confusion et d’insécurité depuis l’après-midi du 14 février 2025. Les tirs sporadiques qui retentissent à travers la ville, combinés aux pillages et à plusieurs incidents graves, témoignent de la gravité de la situation. Alors que les habitants vivent dans la peur et restent cloîtrés chez eux, le tableau s’assombrit davantage avec des bilans qui se succèdent.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a tiré la sonnette d’alarme, indiquant avoir enregistré 14 nouvelles admissions de blessés. « Depuis hier, 14 février, nous avons reçu 14 nouvelles admissions de blessés et aussi deux blessés décédés envoyés directement à la morgue », rapporte une source interne au CICR. Ces chiffres s’ajoutent à une situation déjà préoccupante, portant le total à 157 patients hospitalisés et pris en charge à l’hôpital provincial général de référence de Bukavu (HPGRB). Cette structure, en collaboration avec le projet hôpital du CICR, fait tout son possible pour gérer cette crise.
François Moreillon, chef de la délégation du CICR en RDC, a tenu à rassurer sur l’engagement de l’organisme. « Nous suivons de près le développement de la situation dans et autour de la ville de Bukavu. Nos équipes et celles de l’hôpital HPGRB sont mobilisées pour la prise en charge et la survie des blessés. Nous appelons au respect et à la protection de la mission médicale », a-t-il déclaré, soulignant ainsi la nécessité d’un soutien global à leurs efforts.
Outre les blessures causées par les coups de feu, la ville de Bukavu a également souffert d’autres événements marquants. Une évasion massive a eu lieu à la prison centrale de Bukavu, certains détenus s’étant dispersés dans la communauté déjà sous tension. Le feu a ravagé des sites stratégiques comme le Camp TP et des parties du grand marché de Kadutu, accompagnés d’actes de pillage effrénés. Même le dépôt du Programme alimentaire mondial (PAM) n’a pas été épargné, augmentant les inquiétudes quant à la sécurité alimentaire.
Cette crise n’est malheureusement pas sans rappeler les défis récurrents auxquels fait face le Sud-Kivu, une région historiquement marquée par l’instabilité et les conflits. Alors que les habitants tentent de naviguer à travers cet océan d’incertitudes, des mesures décisives des autorités locales et internationales sont plus que jamais nécessaires pour restaurer la paix et ramener un semblant de normalité.
La situation à Bukavu appelle à une réflexion urgente sur les problématiques de sécurité en République démocratique du Congo, plaçant une fois de plus la région sous le feu des projecteurs internationaux.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd