Une tragédie effroyable s’est déroulée dans la nuit de lundi à mardi dans le territoire de Djugu, en Ituri. Au moins 80 civils ont perdu la vie dans une attaque sanglante orchestrée par le groupe armé CODECO, selon un communiqué de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) publié mercredi. Ce nouveau carnage rappelle une réalité tragique : en Ituri, le cycle infernal des violences armées ne connaît aucun répit.
Aux premières heures de l’attaque, des assaillants ont incendié des habitations, plongeant la population locale dans un chaos indescriptible. Les forces de la MONUSCO ont rapidement déployé leurs Casques bleus dans une tentative désespérée d’intervenir. Les échanges de tirs qui ont suivi n’ont toutefois pas permis d’empêcher le bilan humain terrifiant.
La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, a condamné fermement cet acte de barbarie, soulignant que les violences contre les civils peuvent constituer des crimes de guerre. Elle a également appelé à une cessation immédiate des hostilités et exhorté les groupes armés tels que CODECO et Zaïre à rejoindre le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS) afin de reconstruire leurs communautés.
Cette attaque s’inscrit dans un cycle de représailles meurtrières entre les groupes armés de la région. Le 9 février, la milice Zaïre avait attaqué le village d’Arr, causant la mort de cinq personnes. Ces affrontements intercommunautaires enveniment davantage la situation déjà explosive dans le territoire de Djugu. Pour tenter de contenir cette escalade, la MONUSCO a intensifié sa présence, établissant des bases opérationnelles dans les villages stratégiques de Lodha et Aar.
Les sites de déplacés dans la province de l’Ituri accueillent des milliers de personnes fuyant ces violences, mais leur sécurité reste une préoccupation majeure pour les autorités et les forces internationales. La MONUSCO insiste sur l’importance de l’implication de toutes les parties prenantes pour garantir la sécurité de ces zones de refuge. L’absence de solutions concertées menace de prolonger une spirale de violence aux conséquences désastreuses.
Malgré les efforts combinés des forces armées congolaises et de la MONUSCO, la situation sécuritaire reste préoccupante en Ituri. Ces attaques répétées contre les civils exposent une fragilité persistante et interrogent sur l’efficacité des mesures prises jusqu’à présent. Combien de vies faut-il encore perdre avant qu’une paix durable ne s’installe dans cette région déchirée ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd