La situation autour de l’aéroport de Kavumu, situé dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC), suscite une inquiétude grandissante alors que des tensions militaires se rapprochent de cette infrastructure stratégique. Depuis quelques jours, des rapports conflictuels et des rumeurs circulent, affirmant que les forces rebelles du M23/RDF seraient à quelques kilomètres de cette zone, augmentant les craintes parmi la population locale.
Initialement fermé pour des travaux de réhabilitation, l’aéroport de Kavumu devait rouvrir ses portes dès le 15 février 2023, selon les prévisions de la Régie des Voies Aériennes (RVA). Cependant, en raison de l’escalade militaire, il reste flou si ces travaux ont pu être achevés. Cette fermeture prolongée complique davantage la situation déjà chaotique dans le Sud-Kivu. Les mouvements de troupes congolaises, appuyées par des troupes burundaises, ont intensifié les affrontements autour de la zone. Des tirs réguliers ont été signalés, créant une atmosphère de peur et d’incertitude parmi les habitants qui craignent pour leur sécurité.
Face à cette instabilité, un véritable exode humain s’observe dans les rues de Bukavu, capitale provinciale, avec des familles cherchant refuge en direction des frontières avec le Rwanda. Les commerces ferment leurs portes, et la peur des pillages ajoute un poids à la souffrance des habitants. Parallèlement, à Goma, une autre ville phare de la région, une crise humanitaire grandissante s’étend alors que l’eau potable se fait rare, et que des cas de choléra sont en hausse, selon les données de l’OCHA.
Cette pression ne se limite pas à la population locale. Même les diplomates présents dans la région ont été évacués par des itinéraires conduisant vers le Rwanda. C’est un signal fort de la gravité de la situation. L’occupation imminente de l’aéroport de Kavumu par le M23/RDF constituerait à la fois une victoire stratégique pour les rebelles et une aggravation dramatique de la crise humanitaire. Le gouvernement congolais, en collaboration avec des forces internationales, multiplie les efforts pour contenir la situation, mais les informations divergentes qui émergent du terrain compliquent la situation.
Alors que l’incertitude persiste, il devient impératif d’accorder une attention prioritaire à la résolution pacifique de ce conflit. Une intervention humanitaire d’urgence pourrait également être la clé pour alléger les souffrances des milliers de personnes impactées. Quelles mesures seront prises devant cette flambée de violence ? Les prochains jours s’annoncent cruciaux pour l’avenir du Sud-Kivu et de ses habitants.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: linterview.cd
