Dans un contexte marqué par des tensions persistantes dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a annoncé, avec un “immense chagrin et une profonde indignation”, la mort tragique de Byamungu Katema Pierre. Cet étudiant engagé, né à Buziralo en 1998, était membre actif de la Lucha depuis 2016, et s’était illustré par une ferveur inébranlable pour une RDC libre et démocratique.
Le mercredi 12 février, Byamungu Katema Pierre a succombé à ses blessures après avoir été atteint par une balle lors d’une attaque attribuée au groupe rebelle M23, dans le territoire de Kalehe, province du Sud-Kivu. Selon la Lucha, cet acte de violence barbare s’inscrit dans une série d’agressions ciblées contre des militants locaux et des membres d’organisations citoyennes. En effet, quatre autres personnes, tous des membres du Conseil Local de la Jeunesse, ont également été abattues lors de cet incident tragique. Ces victimes, identifiées comme Busime Namuhe Bolingo, Musaada Namuhe, Balole Hamuli et Daniel Kahamire, auraient été prises pour cibles en raison de leur militantisme pacifique.
Le communiqué de la Lucha décrit comment les victimes ont été forcées par le M23 à transporter du matériel avant d’être exécutées à bout portant. “Tout ceci n’aurait dû jamais arriver si nous avions des autorités responsables qui s’inquiétaient de la sécurité de sa population,” déplore le mouvement citoyen. L’assassinat de ces jeunes activistes est interprété comme une tentative délibérée de museler celles et ceux qui dénoncent les atrocités causées par le M23 et leurs alliés.
En réponse à ce drame, la Lucha appelle à une réaction immédiate des autorités congolaises et de la communauté internationale, exigeant une enquête indépendante et impartiale. Elle demande également des actions concrètes pour documenter et sanctionner les crimes commis par toutes les parties au conflit, notamment le retrait des forces rwandaises et du M23 des zones occupées. Par ailleurs, le mouvement réaffirme son engagement à poursuivre sa lutte pacifique pour un Congo où règnent la justice sociale et la dignité humaine.
Cette tragédie intervient alors que la ville de Goma demeure sous contrôle des rebelles du M23, et que les mouvements citoyens, ainsi que la société civile, continuent de subir des menaces directes de la part des forces en place. Jean-Louis Kulu, un des cadres de l’AFC, aurait même promis des “représailles” à l’encontre des critiques des opérations rebelles, intensifiant le climat de peur et de répression.
Malgré ce contexte hostile, la Lucha n’entend pas abdiquer. Des rassemblements pacifiques sont prévus dans plusieurs villes du pays, en hommage à Byamungu Katema Pierre et à toutes les victimes de cette guerre imposée à la RDC. En l’absence de sécurisation suffisante, les obsèques du défunt ne pourront être organisées dans l’immédiat, témoignage poignant des défis permanents que rencontre la population locale au quotidien.
La situation sécuritaire dans l’est de la RDC reste pour le moins alarmante, illustrant une fois de plus l’urgence d’une action robuste et coordonnée pour restaurer la justice, la paix et la dignité dans cette région meurtrie.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
