Le non-respect du cessez-le-feu recommandé par le sommet des Chefs d’État et de gouvernement de la SADC suscite de vives réactions au sein des milieux diplomatiques européens. En France, Cédric Perrin, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, a exhorté les parties en conflit à redoubler d’efforts pour stopper la progression des rebelles du M23. Une avancée alarmante qui menace de plonger la province du Sud-Kivu dans une autre crise humanitaire majeure.
Lors d’un entretien avec Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères de la RDC, M. Perrin a manifesté un soutien clair à la souveraineté de la RDC. Il a insisté sur l’urgence de parvenir à un cessez-le-feu pour prévenir une catastrophe humanitaire encore plus grave au Sud-Kivu. Ce contexte de violences, aggravé par la récente offensive du M23, découle notamment de la “sanglante prise de Goma”, une tragédie qui a causé la mort de 3 000 personnes et a laissé près de 4 000 blessés. Aujourd’hui encore, la ville compte 900 corps sans sépulture dans différentes morgues, une preuve tangible du chaos persistant.
La ministre congolaise n’a pas manqué de détailler l’ampleur de la crise humanitaire. À Goma, l’approvisionnement vital est interrompu, et des centaines de milliers de déplacés vivent dans une précarité extrême. La menace d’épidémies dans ces camps surpeuplés augmente, rendant la situation encore plus préoccupante. Dans cet échange, Thérèse Kayikwamba Wagner a également dénoncé le rôle ambigu du régime de Kigali, principal soutien des troupes du M23. Elle a appelé à la mise en place de sanctions internationales ainsi qu’à l’instauration d’un embargo contre ce régime.
Ces escalades de violence dans l’Est de la RDC interrogent : la communauté internationale prendra-t-elle les mesures nécessaires pour faire respecter les résolutions adoptées ? Ou assisterons-nous à une répétition des tragédies déjà vécues à Goma, avec leurs lourdes conséquences sociales et humanitaires ? Pendant ce temps, les Congolais attendent des réponses et, surtout, des actions pour rétablir une paix durable dans leur pays.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd