Depuis ce mercredi 12 février, le tribunal militaire garnison d’Uvira dans l’Est de la République Démocratique du Congo voit comparaître pas moins de 90 militaires, de retour des fronts du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ces soldats, qui devaient défendre la nation contre des groupes armés tels que le M23, font face à de graves accusations, notamment la fuite devant l’ennemi, l’extorsion, et des tirs échangés avec leurs propres collègues engagés dans l’opération Sukola 2 Sud-Kivu.
Le lieutenant-colonel magistrat Lwamba Songe, représentant l’organe judiciaire, a révélé que certains des accusés tentaient même de fuir leurs responsabilités, allant jusqu’à embarquer dans un bateau en direction de la province de Tanganyika. Ces militaires ont été interceptés en possession de 59 armes AK-47 et de 59 chargeurs, dont certains n’étaient pas garnis, une découverte qui jette une lumière inquiétante sur les dysfonctionnements internes au sein des forces armées congolaises.
Ce procès s’inscrit dans un cadre judiciaire plus large, alors qu’un autre tribunal militaire siège actuellement à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, où pas moins de 282 militaires sont jugés pour des charges similaires. Cette multiplication de procès assure une volonté affichée des autorités militaires et judiciaires de rétablir la discipline au sein des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo).
Le porte-parole de la troisième zone de défense a confirmé ces informations, soulignant la gravité des faits reprochés aux militaires. Ces infractions, dont les accusations de fuite face au M23, kreconfirmant un défi persistant lié à la sécurité en RDC. Elles révèlent un malaise profond dans les rangs militaires, à un moment où la sécurité en République Démocratique du Congo est cruciale pour la stabilité de la région des Grands Lacs.
Quelle sera la portée réelle de ces procès? Le verdict de ces affaires pourrait envoyer un message important, non seulement aux troupes de terrain, mais également aux autorités politiques. Plus encore, ce dossier s’inscrit dans un contexte de crise sécuritaire qui, au-delà des frontières nationales, concerne la communauté internationale toute entière. L’opinion publique congolaise reste en attente de décisions fortes et transparentes, espérant des conclusions qui renforceront la discipline et redonneront confiance à la population.
Dans un pays marqué par des défis sécuritaires récurrents et une méfiance publique accrue à l’égard des institutions, ces procès seront suivis de près, tant par les médias congolais et internationaux que par des organisations des droits humains. La restauration de l’ordre et de la discipline au sein des FARDC représente un pas décisif pour juguler les crises en République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd