Lundi 10 février 2025, des affrontements intenses ont opposé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux miliciens Mobondo dans le village de Masiakwa, situé dans le territoire de Kwamouth. Selon les précisions fournies par le porte-parole de l’armée pour le grand Bandundu, au moins deux miliciens ont été abattus, un autre capturé, et une arme AK47 ainsi que six machettes ont été récupérées par les forces armées. Alors que le calme semble avoir été rétabli, un climat de peur persiste parmi la population locale éprouvée par des mois de tensions.
Masiakwa, déjà tristement célèbre comme point de départ du conflit entre les communautés Teke et Yaka depuis juin 2022, reste au centre de l’instabilité régionale. Ce différend avait initialement émergé autour d’une redevance coutumière imposée par les autorités traditionnelles Teke, laquelle aurait été rejetée par les Yaka. Cette discorde a déclenché des séries de manifestations qui ont rapidement dégénéré. Les Teke, en réponse, auraient pris la décision radicale de forcer les Yaka à quitter le territoire de Kwamouth, un acte ayant alimenté les tensions jusqu’à la formation de la milice Mobondo.
Cette milice, composée principalement de membres de la communauté Yaka, a alors intensifié les violences. Ses attaques ont non seulement touché Kwamouth, mais également des territoires voisins tels que le Kwilu, le Kwango, la province du Kongo central et même les faubourgs de Kinshasa, notamment à Maluku. Ces incursions ont fragilisé davantage la situation sécuritaire dans cette région stratégiquement importante pour la RDC.
Le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole des FARDC, a déclaré que les forces armées poursuivent actuellement des opérations de ratissage et de fouilles, destinées à éradiquer les vestiges de la menace Mobondo dans cette partie de la onzième région militaire. Son message se veut rassurant : l’armée est déterminée à ramener une paix durable dans la zone. Toutefois, cette région reste profondément marquée par les divisions ethniques et les traumatismes liés aux violences incessantes.
Alors que les efforts se poursuivent pour restaurer la tranquillité dans le Bandundu, la question qui demeure est de savoir combien de souffrances devront encore endurer les communautés locales avant qu’une véritable réconciliation ne devienne possible. La résolution de ces conflits nécessitera non seulement une action militaire, mais également des efforts soutenus pour établir un dialogue communautaire et économique visant à apaiser les griefs des populations locales. Une chose est certaine : la sécurité en RDC reste le pilier de toute perspective de stabilité politique et économique à long terme.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd