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RDC : La nomination des 2500 magistrats restants, entre attentes et frustrations

Une nouvelle polémique gagne les coulisses du pouvoir judiciaire en République Démocratique du Congo, alors que des espoirs et des frustrations s’entrelacent autour de la mécanisation des 2500 lauréats restants du concours de la magistrature. Ces magistrats, bien que reconnus compétents et méritants, restent en attente d’une nomination officielle, essentielle pour leur prise en charge par l’État.

Le ministre du Budget, Aimé Boji Sangara, a récemment clarifié cette problématique en répondant à une question écrite d’un député national. Il a expliqué que ces 2500 lauréats ne pouvaient être pris en charge sans une ordonnance présidentielle valide. Une observation qui souligne les limites administratives et budgétaires actuelles. Le ministre a également rappelé que bien que 70 milliards de CDF aient été prévus pour leur rémunération en 2024, ces crédits ont été réaffectés au réajustement des barèmes des magistrats en fonction.

Cette crise budgétaire traduit une tension persistante entre les besoins croissants du pouvoir judiciaire et les ressources limitées mises à disposition par l’État. Selon l’article 149 de la Constitution congolaise, le budget du pouvoir judiciaire est établi par le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) avant d’être intégré dans le budget général par le gouvernement. Pour pallier cette situation, une ligne budgétaire de 48 milliards de CDF a néanmoins été anticipée dans la loi de Finances 2025, et dépendra de la prise de fonction officielle de ces nouveaux magistrats.

L’attente de ces 2500 lauréats ne date pas d’hier. En août dernier, leur frustration avait éclaté au grand jour à Kinshasa lors d’une manifestation notable. Défilant dans les rues de la capitale avant de se rassembler devant la résidence présidentielle, ces magistrats avaient dénoncé ce qu’ils percevaient comme une humiliation de l’État. Une mobilisation qui avait fait écho sur les réseaux sociaux où leurs témoignages indignés avaient largement circulé.

L’ancien président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kaluba, avait annoncé dès 2022 que la nomination des 5000 candidats admis se ferait en deux vagues : un premier lot employé en 2023-2024 et le second en 2024-2025. Cependant, avec des retards dans les affectations, les frustrations prennent le dessus. Pour sa part, le ministre d’État chargé de la Justice, Constant Mutamba, avait insisté au début de l’année 2024 sur la nécessité de séances de travail avec le CSM avant toute nomination des magistrats restants.

Malgré les défis logistiques et financiers, le gouvernement s’accroche à l’ambition d’améliorer l’efficacité du système judiciaire, surtout dans les juridictions reculées. Ce déblocage pourrait marquer une avancée majeure dans le rétablissement d’une justice plus équitable et accessible. Mais cela suffira-t-il à répondre aux attentes des candidats et du peuple congolais? L’avenir du pouvoir judiciaire dépendra de la rapidité et de l’efficacité avec lesquelles ces 2500 magistrats seront intégrés dans les engrenages administratifs et budgétaires.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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