Le 28 janvier 2025 restera marqué comme un jour de chaos et de colère à Kinshasa. Les manifestations organisées pour dénoncer l’agression persistante du régime rwandais et de ses alliés M23 dans l’est de la République Démocratique du Congo ont dégénéré, entraînant une vague de destruction. L’immeuble L’Horizon, propriété de la société Développement immobilier au Congo (DEVIMCO Sarl), n’a pas été épargné. Abritant l’ambassade du Rwanda à Kinshasa ainsi que plusieurs sociétés congolaises et internationales, il a été la cible d’incendies, de pillages et de vandalisme systématique.
Dans un communiqué publié le 8 février 2025, DEVIMCO Sarl a dénoncé ces actes avec fermeté, qualifiant cet événement de “destruction méchante” qui s’est déroulée sous le regard inactif des forces de l’ordre. La société a également tenu à rappeler qu’elle n’exerce aucune influence sur les décisions politiques liées aux missions diplomatiques. L’ambassade du Rwanda n’occupait que 5% de sa capacité totale de 6 122 mètres carrés, le reste étant loué à des entités congolaises et internationales. Cette précision vise à dissocier DEVIMCO des débats politiques animant la relation entre la RDC et le Rwanda.
DEVIMCO a appelé le gouvernement congolais à agir rapidement afin de traduire les auteurs de ces actes devant la justice et à réparer les préjudices subis non seulement par l’entreprise elle-même, mais aussi par ses locataires. Le communiqué exprime également une solidarité avec les populations de l’est de la RDC, victimes des violences liées à la guerre et à une crise humanitaire toujours plus grave.
Cette affaire survient dans un contexte de tension exacerbée entre Kinshasa et Kigali, marquée par l’indignation généralisée face à ce que beaucoup considèrent comme un échec de la communauté internationale à répondre aux événements dans l’est de la RDC. Les manifestations du 28 janvier ne se sont pas limitées à l’immeuble L’Horizon. Des ambassades, des commerces, et des propriétés privées ont également été la cible de la colère populaire. La Première ministre Judith Suminwa a exprimé sa consternation suite à ces actes, tout en rappelant que les frustrations des citoyens devaient être orientées vers la construction d’un avenir meilleur.
Les autorités locales ne sont pas restées indifférentes. Le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a promis des mesures concrètes pour identifier et poursuivre les responsables des dégâts causés. Cependant, de nombreuses interrogations demeurent : pourquoi les forces de l’ordre sont-elles restées si inactives ce jour-là ? La vague de colère pourra-t-elle être contenue face à des tensions qui semblent désormais institutionnalisées ?
À l’heure où les relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda atteignent un point critique, ces événements servent de rappel brutal des répercussions du conflit sur le reste du pays. Kinshasa doit désormais relever le défi de protéger non seulement ses citoyens, mais aussi ses infrastructures et ses relations internationales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net