Les miliciens Mobondo continuent de semer la terreur aux abords de Kinshasa. Dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 février, une ferme située à Mongata, non loin de la commune de Maluku, a été la cible d’une attaque violente menée par ce groupe armé. Ces miliciens, actifs dans les provinces du Kwango et du Maï-Ndombe, ont une nouvelle fois mis à mal la sécurité dans cette région frontalière, suscitant l’indignation et l’inquiétude des habitants.
Selon des témoignages locaux et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, les agresseurs ont pillé des machines, des équipements domestiques, et saboté la propriété attaquée. Dans l’une des vidéos choquantes, un jeune homme ligoté par les Mobondo avant d’être relâché est visible, tandis que son compagnon a été emmené. Cette ferme, à seulement 500 mètres de la barrière de Mongata, appartiendrait, d’après des sources sur place, au frère de Vital Kamerhe, actuel président de l’Assemblée nationale de la RDC.
Le bourgmestre de Maluku, Alexis Mampa Mundoni, a confirmé les faits, indiquant que deux personnes ont été prises en otage et emmenées vers une destination inconnue. “L’attaque a eu lieu à partir de 3 heures du matin. Il y a eu un soulèvement des jeunes qui ont manifesté pour exprimer leur mécontentement et dénoncer l’abandon dont ils se sentent victimes”, a-t-il déclaré. Bien que le calme soit revenu, les habitants ont dénoncé avec virulence l’inaction des autorités face à ces agressions répétées, allant jusqu’à envisager de fuir leurs villages pour se mettre à l’abri.
Cette intrusion n’est que la dernière en date dans une série d’attaques récurrentes attribuées aux Mobondo. Quelques jours auparavant, la même zone avait été endeuillée par la mort de trois personnes lors d’une attaque survenue à trois kilomètres de Mongata. De plus, le vendredi précédent, les Mobondo avaient ciblé le village de Buntsele, où six civils ont été tués à la suite d’affrontements avec les forces de l’ordre.
Face à cette montée en violence, des appels à une réaction urgente des autorités se multiplient. Alexis Mampa Mundoni a affirmé avoir pris des mesures pour apaiser la communauté et coordonne maintenant avec les instances supérieures des plans pour prévenir de nouvelles agressions : “Le calme est revenu. Dès que j’ai été informé, j’ai discuté avec ma hiérarchie depuis le matin et je continue à suivre la situation. Nous avons apaisé la population, car certains habitants envisageaient de quitter le village. Nous travaillons avec la hiérarchie pour trouver des solutions.”
Ces événements soulèvent des préoccupations majeures quant à l’évolution de la sécurité en RDC. Alors que la région est régulièrement ciblée par des groupes armés, de nombreuses voix appellent à une intervention rapide et décisive pour rétablir la paix et protéger les habitants. La répétition de ces violences met en lumière la fragilité sécuritaire de cette partie du territoire, à quelques encablures seulement de Kinshasa.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd