Une nuit sanglante a frappé les localités de Miti et Kavumu, situées dans le territoire de Kabare, province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo. Ce week-end, neuf personnes ont tragiquement perdu la vie, victimes d’une attaque perpétrée par des militaires indisciplinés des Forces armées de la RDC. Un événement qui, une fois de plus, met en lumière la fragilité de la sécurité dans cette région déjà sous tension.
Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA), dans une déclaration signée ce samedi à Bukavu, a exprimé son indignation face à ces actes sanguinaires. “Ce ne sont pas les ennemis qui tuent, ce sont nos propres militaires”, déplore Christian Tambwe, chargé de communication de LUCHA. Ce dernier rappelle que ce genre d’incidents n’est pas inédit dans la région. En effet, dans une déclaration précédente datant du 29 décembre 2024, le mouvement avait déjà alerté les autorités sur ces dysfonctionnements au sein des forces armées.
Mais quels sont les mobiles de ces militaires renégats ? LUCHA pointe du doigt une problématique récurrente : l’indiscipline chronique et le laxisme des autorités face aux infractions auxquelles se livrent certains membres des forces armées. Cette tragédie survient alors que le Sud-Kivu fait face à des menaces substantielles émanant de groupes armés tels que le M23, qui, selon plusieurs rapports, bénéficieraient du soutien militaire rwandais.
Dans ce climat de défiance et d’insécurité, LUCHA exige des mesures fortes et immédiates. “Nous demandons aux dirigeants provinciaux, notamment au gouverneur et au ministre de l’Intérieur, de prendre leurs responsabilités pour non seulement déférer ces criminels devant la justice, mais aussi prévenir d’autres atrocités”, insiste Christian Tambwe. Pour ce mouvement citoyen, il est impératif de mettre fin à l’impunité qui gangrène les institutions sécuritaires du pays.
Ce drame interpelle sur la nécessité urgente de restaurer la discipline au sein des Forces armées de la RDC, tout en veillant à une meilleure protection des populations civiles. Alors que le Sud-Kivu demeure en état d’alerte face à des menaces externes, ces tueries internes ne font que nourrir la désillusion et l’angoisse des populations locales. Une question demeure : les autorités répondront-elles, cette fois, aux appels incessants à la justice et à la sécurité ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net