Dans le territoire de Nyiragongo, situé dans la province du Nord-Kivu, une crise humanitaire d’une gravité alarmante se profile. Les agriculteurs locaux, essentiels à la subsistance de cette région, sont confrontés à une situation désespérée : leurs champs, autrefois sources de vie, sont devenus des lieux de mort. En cause, les corps en décomposition jonchant les routes et les parcelles agricoles, vestiges des affrontements armés qui ont récemment secoué la zone.
Les villageois des groupements de Kibati, Buvira et Rusayu, déjà éprouvés par les récents conflits armés, vivent désormais dans la peur des épidémies et des dangers liés à des engins non explosés dissimulés dans les décombres. En dépit d’une accalmie relative observée après la prise de Goma par des groupes rebelles, l’espoir de retrouver une vie normale reste un mirage. Comment cultiver la terre, nourrir sa famille, lorsque chaque pas peut révéler une arme abandonnée ou un cadavre en putréfaction ?
Des acteurs locaux ont tiré la sonnette d’alarme, alertant sur l’urgence d’une intervention de la Croix-Rouge et des organisations humanitaires pour évacuer ces dépouilles humaines et procéder à l’assainissement des villages. Pour les habitants, ces sollicitations sont vitales, car le risque d’épidémies lié à la décomposition des corps s’ajoute à celui des accidents mortels causés par des munitions non explosées.
Les habitants, déjà traumatisés par des combats à l’arme lourde et la destruction de leur environnement, appellent désormais à une réponse rapide des autorités et des spécialistes en déminage afin de prévenir d’autres catastrophes. Cependant, la lenteur des mesures pose question. La gestion de la sécurité et de la santé dans les zones de conflit en République Démocratique du Congo est-elle adéquate face à l’ampleur des défis ? La situation dans le Nyiragongo est un rappel brutal des conséquences humaines désastreuses des conflits armés.
L’inaction dans un tel contexte pourrait transformer une crise sécuritaire en crise sanitaire majeure. Il est impératif que les organismes nationaux et internationaux agissent ensemble pour rétablir un semblant de normalité dans ces villages dévastés, permettant ainsi aux agriculteurs de retrouver leurs champs et de nourrir leurs familles. L’urgence humanitaire est criante à Nyiragongo, et elle s’inscrit dans un tableau plus large de l’instabilité chronique qui ronge le Nord-Kivu et d’autres régions de la République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net