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Goma sous le chaos : la communauté internationale face à ses responsabilités

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a tenu, le vendredi 7 février 2025, une réunion cruciale pour examiner la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo. À l’épicentre des discussions, l’occupation de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, par la coalition M23-AFC-RDF, qui continue de semer la désolation et de susciter des réactions dans les grandes chancelleries à travers le monde.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a livré un constat accablant lors de son discours, dénonçant les exactions du M23 soutenu par l’armée rwandaise. « Depuis le début de l’année, le groupe armé M23, épaulé par les forces rwandaises de défense, a intensifié ses offensives dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les populations civiles sont les premières victimes de cette spirale de violences. » Ces propos mettent en lumière une crise qui dépasse les frontières de la RDC, touchant l’ensemble de la région des Grands Lacs.

Les chiffres avancés par M. Türk donnent la mesure de la tragédie en cours. Depuis le 26 janvier 2025, près de 3000 personnes ont été tuées et 2880 blessées. À Goma, le 27 janvier, deux hôpitaux ont été bombardés, causant la mort de patients, parmi lesquels des femmes et des enfants. Le Haut-Commissaire a également souligné l’ampleur des violences sexuelles, un fléau enraciné dans ce conflit et qui prend une tournure encore plus dramatique. Lors de l’évasion massive de la prison de Munzenze, au moins 165 détenues ont été violées, puis brûlées dans des circonstances encore opaques.

Le tableau dressé par le Haut-Commissaire s’assombrit davantage lorsqu’il alerte sur les menaces pesant sur les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme et les membres de la société civile, pris pour cibles par le M23 et leurs soutiens rwandais. « Des centaines de défenseurs des droits humains, des journalistes et des membres de la société civile ont signalé des menaces graves à mon bureau. Ces actes sont inacceptables et renforcent l’urgence d’une action internationale déterminée », a-t-il déclaré.

Cette réunion coïncide avec le sommet conjoint de Dar es Salam réunissant les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), une occasion pour Kinshasa de solliciter des mesures concrètes et fermes contre le Rwanda et le M23. Depuis le début de cette crise, la capitale congolaise fustige l’inaction de la communauté internationale, qu’elle accuse de faire preuve de complaisance à l’égard de Kigali.

Le temps est-il venu pour des sanctions plus sévères ? Kinshasa l’espère vivement, réclamant des mesures ciblées contre les responsables présumés de cette tragédie humaine. Face à un conflit qui menace non seulement la sécurité en RDC, mais aussi la stabilité régionale et internationale, la question reste posée : la communauté internationale prendra-t-elle enfin ses responsabilités, ou continuera-t-elle de détourner les yeux ?

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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