Le climat sécuritaire turbulent qui plane sur l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) est une fois de plus au centre des discussions internationales. Ce vendredi 7 février, Dar-es-Salaam, capitale économique de la Tanzanie, a accueilli un sommet conjoint EAC-SADC, marquant une étape importante dans la quête de solutions durables à la crise en cours.

Les assises, qui ont débuté par une réunion interministérielle, culmineront samedi avec la rencontre des Chefs d’Etat, réunissant notamment le président congolais Félix Tshisekedi. Selon sa porte-parole, Tina Salama, le Chef de l’Etat, bien déterminé, entend contraindre l’EAC à prendre ses responsabilités quant à la situation dramatique dans laquelle se trouve son pays. Cette implication soulève plusieurs interrogations : la coopération régionale sera-t-elle à la hauteur des attentes de la RDC ? La solidarité affichée par les membres de l’EAC saura-t-elle surpasser les tensions latentes, notamment celles opposant Kigali et Kinshasa ?

Au cœur du discours de Felix Tshisekedi figure la dénonciation de l’invasion du sol congolais par le Rwanda, un membre même de l’EAC, par le biais de l’appui présumé à la rébellion du M23. « Le président s’inscrit dans la voie de la paix, soutenue par l’Union africaine et les Nations Unies, et plaide pour que les revendications de la RDC soient respectées et actionnées », a déclaré Tina Salama au micro de Radio Okapi. Les demandes congolaises sont explicites : le retrait immédiat des troupes rwandaises, une condamnation ferme de l’agression, la reprise de Goma par les autorités officielles, et la réouverture urgente de l’aéroport pour des raisons humanitaires et médicales.

Cette réunion intervient dans un scénario tendu où les forces rebelles du M23, accusées d’opérer sous la houlette de Kigali, contrôlent une partie significative du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. L’épicentre de la crise, la ville de Goma, demeure sous leur domination depuis plusieurs jours. À moins de 100 kilomètres de Bukavu, l’ombre de leur avancée continue d’alimenter la crainte de nouvelles tragédies humaines.

La RDC espère qu’une résolution concertée émanera de cette réunion de haut niveau. Mais alors que le sommet EAC-SADC essaye d’apporter une réponse à la hauteur des enjeux, une question reste ouverte : la communauté régionale réussira-t-elle à mettre un terme aux affrontements et réinstaller la sérénité dans une région si lourdement marquée par le conflit ? Les décisions qui seront prises au cours de ces assises seront décisives tant pour le Nord-Kivu que pour l’ensemble de la sous-région. Le peuple congolais attend désespérément une action forte et concertée, et ce sommet est perçu comme une opportunité cruciale pour renverser la tendance actuelle.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net