Le Grand Nord de la République démocratique du Congo (RDC) retient son souffle face au déploiement des contingents ougandais, une opération militaire conjointe confirmée par le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya. Lors d’un briefing de presse tenu à Kinshasa ce samedi 1er février, conjointement avec le ministre de la Santé publique, Roger Kamba, Patrick Muyaya a assuré que ce renforcement militaire vise à lutter efficacement contre le groupe rebelle ADF.

Interrogé sur la psychose qui gagne les habitants des territoires de Beni et de Lubero, au Nord-Kivu, face à la présence des soldats ougandais, Muyaya a rappelé que ces troupes travaillent en coordination avec les Forces armées de la RDC (FARDC) dans le cadre d’une mission commune. Cette déclaration intervient alors que les villageois craignent que les militaires ougandais, membres de l’UPDF, puissent éventuellement constituer une menace directe pour leur sécurité.

Pour contextualiser, les opérations conjointe entre les FARDC et l’UPDF ont été lancées dès le 30 novembre 2021 pour venir à bout des miliciens des ADF, un groupe armé responsable de nombreuses atrocités dans la région. Le colonel Mak Hazukayi, porte-parole des opérations militaires dans le Grand Nord Kivu, a confirmé via un communiqué de presse publié le 2 janvier 2025 que cette nouvelle phase comprend un déploiement stratégique à Lubero, Beni, mais aussi à Mambasa et Irumu, en Ituri.

Cette intensification des forces sur le terrain marque une nouvelle étape dans l’effort de sécurisation des zones affectées par l’insurrection des ADF, un fléau qui a déjà fait des milliers de victimes et déplacé des milliers d’autres dans le territoire de la RDC. Mais peut-on réellement espérer des résultats probants alors que la méfiance envers les forces ougandaises persiste ? La question reste ouverte, bien que les responsables militaires insistent sur la nécessité d’une coopération renforcée pour rétablir la paix.

Le défi sécuritaire auquel la RDC est confrontée dans ces zones frontalières reste immense. Alors que les médias congolais multiplient les reportages pour éclairer les enjeux, il est clair que ces opérations sont non seulement nécessaires pour contrer les ADF, mais également cruciales pour renforcer la confiance entre les populations locales et les forces déployées. Dans ce contexte, la transparence et une communication accrue avec les habitants seront incontournables pour apaiser les tensions et faire de cette mission une réussite.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net