L’annonce de l’armée ougandaise de « renforcer ses défenses » dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) marque un nouveau chapitre dans l’escalade des tensions dans cette région en proie aux conflits armés. Cette déclaration, faite ce vendredi 31 janvier, intervient alors que le groupe rebelle M23 soutenu par les troupes rwandaises continue ses offensives violentes dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
Dans un communiqué diffusé sur la plateforme X, l’armée ougandaise (UPDF) a précisé qu’elle adoptera une « posture défensive avancée » jusqu’à ce que la stabilité retourne dans cette région fragile. Mais, quel est le véritable objectif de cette mesure ? Ce renforcement vise non seulement à dissuader les groupes rebelles tels que les ADF (Forces démocratiques alliées) d’exploiter la situation volatile, mais aussi à garantir la préservation des intérêts de l’Ouganda.
Les ADF, mouvement d’origine ougandaise, sont accusés depuis 2014 d’atrocités multiples, dont le massacre de centaines de civils dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) et en Ituri. L’armée ougandaise est déployée dans cette région depuis novembre 2021, à la demande du gouvernement congolais, pour appuyer les FARDC ( Forces armées de la RDC ) dans leur lutte acharnée contre ce groupe armé. Toutefois, malgré ces partenariats militaires, la situation sécuritaire reste tendue, attisant les inquiétudes des populations locales.
Alors que l’Est de la RDC reste un terrain fertile pour plusieurs factions armées, l’implication soutenue de l’Ouganda soulève des interrogations sur l’équilibre entre la sécurité régionale et les intérêts stratégiques. La collaboration entre l’armée ougandaise et les FARDC semble, pour l’heure, essentielle pour contenir cette instabilité chronique. Mais à quel prix cette intervention extérieure influence-t-elle la souveraineté de la RDC ?
Avec le soutien de troupes étrangères, pourra-t-on un jour espérer une paix durable dans l’Est de la RDC, ou est-ce un cercle vicieux où chaque intervention militaire alimente de nouvelles tensions ? En attendant, l’Est de ce grand pays africain continue de payer le prix fort de violences incessantes. La priorité semble être, pour l’instant, d’assurer une collaboration efficace entre les forces régionales afin de protéger les populations civiles et stabiliser cette région en crise.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
