Les services de sécurité du secteur de Beni-Mbau, dans la région troublée du Nord-Kivu, font face à une situation alarmante. Treize détenus, incarcérés pour des crimes graves tels que le viol et l’assassinat, se sont évadés récemment du cachot de la police de Cantine. Cette fuite, décrite comme une menace directe pour les familles de la région, mobilise actuellement les autorités locales et les forces de sécurité.
Jean-Bosco Kasereka Malisava, chef de secteur, tire la sonnette d’alarme et appelle à la vigilance accrue des habitants. Lors d’une déclaration, il a insisté sur la dangerosité des fugitifs, précisant qu’ils ont emporté des effets militaires dans leur fuite, ce qui renforce leur potentiel de nuisance. « Nous demandons à la population de Cantine d’être vigilante car tous ceux qui ont fui de la prison ont des dossiers criminels. C’est pourquoi, nous demandons de signaler aux autorités la présence de ces gens dans la communauté afin qu’ils puissent subir la rigueur de la loi », a déclaré l’autorité territoriale.
Le chef de secteur a également rappelé que sur les 18 détenus incarcérés dans cette prison de Cantine, seuls trois sont restés suite à l’évasion. Une situation qui met en lumière l’environnement sécuritaire fragile qui préoccupe régulièrement les habitants du Nord-Kivu, une province déjà éprouvée par des conflits armés et des insurrections régulières.
Les forces de sécurité, aidées de la population, ont intensifié les recherches pour retrouver les évadés. Toutefois, l’évasion pose des questions cruciales : comment ces criminels, certains accusés d’actes aussi graves que l’assassinat, ont-ils pu s’échapper avec des effets militaires sous les yeux des forces de sécurité ? Cet incident met en lumière la faiblesse structurelle des institutions pénitentiaires et de la sécurité locale au Nord-Kivu.
Cette fuite s’inscrit dans un contexte plus large où la sécurité en République Démocratique du Congo reste un défi permanent. Face à la montée des violences dans cette région, l’appel à la collaboration de la population pourrait bien être le dernier rempart pour empêcher les récidives. Cependant, il soulève également la question de la protection des citoyens qui dénoncent, souvent exposés à des représailles sévères.
Les habitants de Cantine, désormais plongés dans une inquiétude quotidienne, doivent composer avec cette nouvelle menace. Entre vigilance et méfiance, le spectre d’une insécurité accrue plane encore sur ce coin du Nord-Kivu, espoir en main que ces malfrats soient rapidement appréhendés pour répondre de leurs actes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
