Dans un contexte marqué par les tensions grandissantes à l’Est de la République démocratique du Congo, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et son homologue rwandais Paul Kagame ont échangé lundi lors d’un appel téléphonique. Ce dialogue intervenait pour examiner les récents développements dans cette région troublée. D’après un communiqué de la présidence sud-africaine, les deux dirigeants ont insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu et la reprise immédiate des pourparlers de paix impliquant l’ensemble des parties prenantes. Une démarche qui s’inscrit dans la volonté internationale de mettre un terme à la crise persistante dans cette région stratégique et ô combien vulnérable.
Cet appel survient alors que les combats dans l’Est de la RDC s’intensifient, coûtant la vie à plusieurs soldats de la Mission de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe en RDC (SAMIDRC) et de la MONUSCO. Des accusations récurrentes des autorités congolaises pointent le Rwanda et son soutien présumé aux rebelles du M23, groupe armé responsable de récentes offensives meurtrières.
Par ailleurs, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a suscité des réactions, montrant des soldats sud-africains, membres de la SANDF, hissant un drapeau blanc lors d’un affrontement avec le M23. La SANDF a clarifié les faits, expliquant que ce geste était à des fins humanitaires, visant à permettre le ramassage des morts et des blessés des deux camps. Elle a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait nullement d’une reddition, mais d’une pratique courante en temps de guerre. Malgré ces incidents, les forces sud-africaines ont réaffirmé leur engagement à remplir leur mission de paix, en coopération avec la MONUSCO et la SAMIDRC, tout en mettant en avant leur détermination à protéger les civils et stabiliser la région.
À Kinshasa, la crise de l’Est de la RDC a entraîné une vive mobilisation citoyenne. La matinée de mardi a été le théâtre de diverses manifestations devant les ambassades étrangères, notamment celles des États-Unis, de la Belgique et de la France. Les manifestants, scandant des slogans engagés, ont exprimé leur frustration face au manque de soutien international, exigeant une intervention renforcée en faveur de la paix et le retrait immédiat des rebelles du M23 et des troupes rwandaises de Goma. Devant l’ambassade américaine, des pneus ont été brûlés, tandis que des pancartes appelaient à une implication accrue, évoquant même un possible rôle de la Russie dans la résolution du conflit.
Face à ces manifestations, des dispositifs de sécurité renforcés ont été mis en place autour des ambassades, et les forces de l’ordre ont vite établi des périmètres sécurisés, prévenant toute escalade. Les tensions demeurent toutefois palpables dans la capitale, avec d’autres rassemblements signalés à des points stratégiques. La situation à l’Est de la RDC, devenue un enjeu régional et international, continue d’interroger : jusqu’où la communauté internationale ira-t-elle pour rétablir une paix durable ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
