Un calme fragile s’est installé depuis un mois sur les Moyens et Hauts Plateaux du territoire de Fizi, au Sud-Kivu. Cependant, les stigmates des derniers affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la coalition rebelle Gumino-Twiraneho Makanika-Android, qui datent de décembre dernier, se font encore sentir.
Selon des sources locales, cette accalmie apparente s’accompagne d’une atmosphère de crainte parmi les déplacés. La peur d’une résurgence soudaine des combats dissuade de nombreux habitants de retourner dans leurs villages, reléguant ces zones à l’incertitude et à l’inconfort. En réponse à cette situation, l’administrateur du territoire, Samy Kalonji Badibanga, affirme que les FARDC ont pris des mesures significatives pour assurer la sécurité. « Les FARDC se comportent bien. Nous avons renforcé nos effectifs, notamment avec l’arrivée de la 13ᵉ brigade », a-t-il précisé. Cette mobilisation des forces militaires, combinée à une collaboration renforcée entre la police, la DGM et l’Agence nationale de renseignements (ANR), vise à prévenir toute nouvelle incursion et à rétablir la confiance parmi la population.
Malgré ces mesures, la population reste sur le qui-vive. Las des violences passées, les habitants évoquent une méfiance qui imprègne encore leur quotidien. Samy Kalonji Badibanga insiste sur l’importance pour la population de collaborer avec les forces de sécurité locales : « Il est essentiel de dénoncer toute anomalie ou la présence de traîtres pour garantir un retour à la normale. » Toutefois, il reconnait que le traumatisme des récents affrontements alimente une psychose collective qui entrave le retour des déplacés.
Ce fragile équilibre met en lumière les défis auxquels est confrontée la situation sécuritaire dans le Sud-Kivu. Si la consolidation des positions militaires par les FARDC marque une étape importante, la reconstruction de la confiance de la population nécessite des efforts soutenus et une approche intégrale. La population civile aspire à retrouver un sentiment de sécurité durable, condition sine qua non pour envisager un redémarrage de la vie quotidienne dans ces territoires marqués par les troubles.
Dans ce contexte, cette région reste un point sensible dans l’actualité de la RDC, nécessitant une attention continue. La problématique sécuritaire des Moyens et Hauts Plateaux de Fizi illustre les défis croissants de stabilisation dans une région fragilisée par des décennies de conflit.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
